Trois conseils pour instaurer un climat serein pendant les repas

Les Français sont les champions des repas conviviaux.
Les Français sont les champions des repas conviviaux. © LillyCantabile / Pixabay / Repas
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Ce vendredi, Europe 1 s’intéresse aux bienfaits d’un repas convivial. Mais comment instaurer un climat serein et détendu durant un repas ?

En France plus qu’ailleurs, le repas tient une place centrale dans la société. D’après une enquête du Credoc, 75% des repas pris en France le sont avec d’autres individus (amis, famille, collègues…), un record pour un pays occidental. Plus d’un repas sur dix (15%) est même considéré comme "festif" et dure plus d’une heure. "La convivialité est le principal sens que les Français donnent aux repas", ajoute l’institut, qui étudie les habitudes de vie des Français.

 

 

"La table demeure un espace essentiel où se construisent nos identités, mais aussi les relations que nous entretenons avec les autres", explique le sociologue Thibaut de Saint Pol. Selon diverses études, cette "convivialité à la française", par la régularité qu’elle entraîne (les trois-quarts des Français mangent à heures fixes, pour mieux se retrouver à plusieurs) et la discipline collective qu’elle suggère (on fait plus attention à ce que l’on mange devant les autres), diminue même les risques d’obésité et de malbouffe.

L’émission Circuits Courts consacre vendredi 25 mai un numéro spécial sur le thème : " Quand s’attabler crée du lien : les bienfaits de la convivialité". Autour d’Anne Le Gall et Maxime Switek, François Bergerault, fondateur de L’Atelier des Chefs et Claude Fischler, sociologue de l’alimentation, débattront des bienfaits du repas assis et partagé en bonne compagnie.

Pourtant, la convivialité n’est jamais acquise, elle se construit. "Le fait de manger à plusieurs nécessite davantage de règles d’entente, qu’il s’agisse du moment, du lieu et d’un minimum de convenances favorisant la sociabilité", rappelle le Credoc. Mais comment favoriser cette convivialité ? 

Ne restez pas connecté !

Rien de tel pour ternir l’ambiance d’un repas que de rester scotché à son téléphone, surtout lorsque quelqu’un est en train de parler. Cela est même prouvé scientifiquement : une étude menée sur 304 personnes et publiée en février par des chercheurs en psychologies de l’université de Virginie, aux Etats-Unis, a montré que les repas effectués sans téléphone laissaient quasi-systématiquement une meilleure impression que ceux où les convives les conservaient avec eux, même dans leur poche. "Les smartphones changent nos comportements humains fondamentaux, qui ont été au cœur de la société et du bien-être humain tout au long de l'histoire", alertait professeur Kostadin Kushlev, l’un des auteurs. Pourquoi, donc, ne pas établir une règle commune, comme de laisser tous les téléphones sur un meuble à l’entrée (ou dans une corbeille si c’est au restaurant, par exemple) avant de passer à table ?

 

 

Évitez certains sujets de conversation

Le boulot peut venir vous gâcher un repas, surtout lorsque des collègues de travail et des convives extérieures à votre milieu professionnel sont réunis autour d'une table. Ces derniers peuvent se sentir exclus et passer une soirée particulièrement désagréable. Essayez donc de boycotter le jargon du boulot et les conversations qui tournent autour du travail, sauf si elles peuvent s’appliquer à tous les secteurs (vous pouvez parler, par exemple, des bienfaits du travail en équipe en général sans citer nommément vos collègues).

" Il est important de porter son attention sur les éléments positifs du repas "

De même, si vous savez que parler de la famille de tel convive peut le mettre mal à l’aise, ou que la politique peut crisper vos amis/cousins/parents, il vaut peut-être mieux ne pas en parler. Quant-à-vous, n’hésitez pas à changer de conversation si vous n’êtes pas à l’aise ! "On nous demande si notre fils a toujours autant de difficultés à l’école ? On peut répondre ‘Oh, justement, en parlant de Paul, je ne vous ai pas raconté : il a été sélectionné dans son équipe de football, on était tellement fier de lui...", suggère Santé magazine.

Ne vous concentrez pas que sur le négatif

Portez attention également attention à vos émotions et vos impressions. En clair, efforcez-vous autant que possible de ne pas vous concentrer que sur le négatif. Si vous n’aimez pas la nourriture (que vous soyez le cuisinier ou pas !), ce n’est pas la peine de vous arrêter dessus toute la soirée, profitez du bon vin et des blagues de vos convives. Si l’une des personnes a fait une remarque déplacée (mais pas non plus une insulte), vous pouvez lui envoyer une petit pique sans vous acharner toute la soirée.

"Quelle que soit l’origine de nos tensions, il est également important de porter son attention sur les éléments positifs du repas que l’on a tendance à banaliser, et les raisons pour lesquelles nous nous y rendons", suggère Anne Dumont, psychologue, interrogée par Santé magazine. Et d’enchaîner : "Il peut s’agir d’une grand-mère âgée à qui l’on va faire plaisir, d’un frère que l’on se réjouit de revoir, d’un bébé que l’on va rencontrer pour la première fois... Au clair avec cet objectif, on sera moins vulnérable aux éléments négatifs qui ne s’y rapportent pas".