Aaaaah les vacances, le repos, la fin des contraintes, le dépaysement… Les vacances scolaires démarrent le 7 juillet, et la majorité des travailleurs français choisissent cette période pour prendre leurs congés d'été. Comme des millions d'entre-eux, peut-être attendez-vous, vous aussi, beaucoup de ce moment de coupure. Les vacances demandent, toutefois, une certaine dose d’anticipation, surtout lorsque l’on part à plusieurs. En groupe (que cela soit en famille ou entre amis), en effet, il faut apprendre à composer avec les attentes, les exigences, les moyens des autres. Ce qui demande, sauf alchimie parfaite, un peu d’organisation. Voici quelques conseils pour les préparer en douceur.
Comment accorder les différents tempéraments ?
Dans un groupe, il est parfois difficile de trouver l’harmonie entre différentes natures. Entre les solitaires et ceux qui ne jurent que par "le groupe", les suiveurs, les leaders et les électrons libres, les adeptes du lâcher-prise, les fêtards, les explorateurs et les sportifs... Comment accorder tous ces violons ?
Il n’y a pas de recette miracle, mais la première chose à faire reste peut-être de parler de ses attentes en amont. Pourquoi ne pas réserver un dîner pour en discuter un peu avant les vacances ? Ce sera l’occasion de prévenir vos amis ou votre famille que vous aurez besoin de réserver quelques matinées à paresser, à lire au calme, ou à vous plonger en solitaire en pleine nature. Utilisez le "je" plutôt que le "tu", le "cela me ferait vraiment du bien" plutôt que le "tu as intérêt à me laisser faire ça".
À chacun, ensuite, de trouver son équilibre. Réservez-vous, par exemple, des moments rien qu’à vous et des moments pour le groupe (autour d’un repas, d’un apéro, de moments réservés aux jeux de société…). Et essayez de vous mettre à la place des autres : si cela leur fait tant plaisir de visiter ce musée avec vous, essayez de vous y intéresser vous aussi et accordez leur ce moment, vous irez à la plage le lendemain. À l’inverse, s’ils ont déjà accepté de vous accompagner pour une sortie la veille, laissez-les se détendre aujourd’hui. Pourquoi ne pas vous prévoir un weekend pour vous acclimater à la vie en groupe, avant de passer aux grandes vacances ?
Comment impliquer les enfants ?
Cela fonctionne aussi pour les enfants et les adolescents. Demandez-leur leur avis sur les activités que vous avez envie de faire, écoutez-les, impliquez les dans les décisions. "Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les enfants et les ados aiment passer du temps avec leurs parents, même à la plage", assure dans le HuffingtonPost Natacha Hennon, animatrice et auteure du blog Toutsurmonado.
" En communication non violente, on aborde les problème en quatre étapes : constat, ressenti, besoin, solution "
Et d’enchaîner : "Certains n'ont pas toujours la possibilité de partager des activités avec leurs enfants et leurs ados. Pendant les vacances, c'est l'occasion de combler ce manque qui se fait parfois ressentir tout le long de l'année. Alors on n'hésite pas à partager une activité choisie par ses enfants et ses ados. Vous verrez! Vous risquerez d'être agréablement surpris! En faisant preuve de confiance en leur choix, vous les valorisez et les encouragez à plus d'initiatives". Accordez-leur, également, du temps pour rester seul ou sortir avec des amis, à condition de savoir où ils sont et avec qui.
Comment bien répartir les tâches ménagères ?
Pour les tâches les plus ingrates, les maîtres mots sont les mêmes : discussion et anticipation. N’hésitez pas à adopter la règle du donnant-donnant : "Si votre conjoint(e) préfère lézarder au soleil plutôt que d’organiser un concours de châteaux de sable ou s’installer en terrasse pour lire son journal et siroter un apéro pendant que vous donnez les bains, restez zen. Négociez avec lui/elle qu’il/elle s’occupe des enfants pendant que vous irez chiner à la brocante", suggère la psychologue Catherine Marchi. Le tout est de ne pas être dans le calcul : ce n’est pas parce que vous avez nettoyé la table trois fois de suite que l’autre doit aller faire des courses trois fois dans la journée.
Une discussion en amont permet de se mettre au clair sur les exigences de chacun. Mettez-vous d’accord sur qui fait quoi, et quand. Pourquoi ne pas tout inscrire noir sur blanc sur un planning ? Et n’oubliez pas que pendant les vacances, si tout n’est pas aussi parfait que le reste de l’année, si le sol de la cuisine ne brille pas ou que la vaisselle est reportée au lendemain, ce n’est peut-être pas si grave.
Et si, vraiment, un membre du groupe n’y met pas du sien ? S’il ne respecte pas le planning qu’il avait juré de respecter ? "En communication non violente (CNV), on conseille d’éviter les jugements qui figent et d’aborder le problème en quatre étapes : constat, ressenti, besoin, solution", explique Myriam Roure, psychothérapeute, spécialisée en gestion émotionnelle, citée par Marie France. Et de poursuivre :
"- Face au problème, commencez votre phrase en faisant un constat neutre à la première personne. Ex. : ‘Quand je vois une serviette en boule…’
- Enchaînez aussitôt sur votre ressenti. Ex. : ‘ça me perturbe.’
- Exprimez ensuite votre besoin. Ex. : ‘J’ai besoin d’ordre pour me sentir bien.’
- Suggérez une solution constructive. Ex. : ‘Je propose que tu fasses sécher tes serviettes dans ta chambre’.".
Comment gérer la question du budget ?
Sur la question de l’argent également, essayez d’en discuter sans tabou. Pourquoi ne pas, par exemple, établir une cagnotte commune ? Tout le monde y met la même chose pour les dépenses communes (logement et voyages, voire une partie de la nourriture et des activités) et l’on puise dedans pendant les vacances en fonction des propositions de chacun (un resto, des activités imprévus etc.). Vous pouvez confier la gestion de la cagnotte à une seule et même personne, qui réservera en avance le logement ou les activités par exemple. À condition de lui alléger la charge sur d’autres tâches !
Et si certains membres du groupe ont des problèmes financiers, discutez-en tous ensemble en amont, pour que chacun puisse calculer sereinement la part qu’il peut mettre, le tout dans un esprit de solidarité. Mieux vaut une discussion franche avant de partir plutôt que des non-dits qui se transforment en rancœur pendant le séjour.