Une femme politique pure et dure. Ségolène Royal navigue dans le landernau politique depuis 1988, date de sa première victoire électorale, quand elle est élue député des Deux-Sèvres, huit ans après sa sortie de l’ENA. Dans ce même département, elle sera élue conseillère générale en 1992, date à laquelle elle embrasse une carrière nationale en étant nommée ministre de l’Environnement du gouvernement Bérégovoy, sous la présidence de François Mitterrand.
Entre 1997 et 2000, elle est ministre déléguée à l’Enseignement scolaire. De 2000 à 2002, elle gère le portefeuille de la Famille, de l’Enfance et des Personnes handicapées, à chaque fois sous les ordres du Premier ministre Lionel Jospin.
Elle s’incline lourdement face à Nicolas Sarkozy en 2002
Après le "coup de tonnerre" du 21 avril 2002, quand Lionel Jospin est éliminé dès le premier tour de l’élection présidentielle au profit de Jean-Marie Le Pen, Ségolène Royal se recentre sur son mandat de député. Patiemment, elle tisse des réseaux qui lui permettront d’être désignée candidate du Parti socialiste à la présidentielle de 2007. Malgré le fait que le PS soit alors tenu par son compagnon de l’époque, François Hollande, père de ses quatre enfants, la formation de la rue de Solférino (à l’époque) ne la soutient que du bout des lèvres et c’est logiquement qu’elle s’incline lourdement face à Nicolas Sarkozy au second tour, avec 46,94% des voix.
Commence alors une période plus compliquée pour Ségolène Royal. Elle est successivement battue par Martine Aubry lors de l’élection du premier secrétaire du Parti socialiste en 2008, à l’issue d’un congrès de Reims particulièrement mouvementé. Elle s’incline ensuite sévèrement à la primaire socialiste de 2011 (6,95% des voix au premier tour), qui voit la victoire de François Hollande, dont elle est alors séparée depuis 2007. Pire, après l’accession à l’Elysée de ce dernier, elle subit un affront public quand Valérie Trierweiler, nouvelle compagne de François Hollande, soutient, via Twitter, son concurrent dissident Olivier Falorni. Qui finira par l’emporter.
Ambassadrice des pôles, elle démissionne avec fracas en janvier 2020
Ségolène Royal n’est pas femme à se décourager. Solidement installée, depuis 2004, à la région Poitou-Charentes, qu’elle préside, elle parvient à revenir sur le devant de la scène en étant nommé, sous l’autorité de Manuel Valls, ministre de l‘Environnement. Un poste qu’elle conservera jusqu’à l’élection d’Emmanuel Macron en mai 2017. Prudente, elle n’avait soutenu que timidement l’actuel président de la République lors de sa campagne. Elle est tout de même nommée ambassadrice chargée des pôles arctique et antarctique, un poste qu’elle occupera d’abord avec une grande discrétion, avant de reprendre peu à peu sa liberté de ton. De plus en plus critique envers l’exécutif, Ségolène Royal quitte avec fracas son poste en janvier 2020.
Depuis, l’ancienne candidate à la présidentielle ne retient plus ses coups contre Emmanuel Macron. Et c’est de plus en plus ouvertement qu’elle rêve de la présidentielle de 2022.