La colère. Les producteurs d'œufs ne décolèrent pas. Ils ont à nouveau détruit une partie de leur production, jeudi soir en Bretagne, pour protester contre la faiblesse des cours et appeler à une réorganisation de la filière. Après Ploumagoar, dans les Côtes d'Armor mardi et Carhaix (Finistère) mercredi, les producteurs en colère ont de nouveau détruit quelque 100.000 œufs jeudi soir, cette fois-ci à Morlaix, toujours dans le Finistère, devant le centre des impôts. Ils ont en outre fait don de plus de 5.000 œufs aux Restos du Cœur, a-t-on appris auprès de l'un d'eux.
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La raison de la gronde. "Une crise comme celle-ci est sans précédent depuis les années 1980", assure Nicolas, un éleveur des Côtes d'Armor qui souhaite rester anonyme étant membre du collectif informel de producteurs à l'origine des actions de protestation. "Nous réclamons une réorganisation de la filière et des mesures d'urgence pour assainir le marché", indique-t-il. Les producteurs d'œufs protestent depuis plusieurs mois contre la faiblesse des cours, qui ne permettent plus selon eux de couvrir la hausse des coûts de production et surtout d'amortir d'importants investissements consentis en application d'une directive européenne sur le bien-être des poules pondeuses, entrée en vigueur en janvier 2012.
La directive en question. Désormais, les poules disposent en effet de plus de place dans leurs cages, de perchoirs, de nids et même de grattoirs pour se raccourcir les griffes. Mais cette mise aux normes, d'un coût de plus de 20 euros par poule, selon des producteurs, a désorganisé la filière, conduisant à une pénurie relative et à une hausse des cours en 2012. Face à cette pénurie, "beaucoup d'organisations de producteurs ont monté des élevages", explique le producteur qui a investi près de 2,5 millions d'euros pour adapter à la directive européenne les cages de ses 100.000 poules. "On se retrouve avec une surproduction de 5 à 10%".