Alors que tous les salariés au Smic ne verront pas augmenter leur salaire de 100 euros net comme l'avait annoncé Emmanuel Macron, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a défendu lundi une "promesse plus que tenue", quand la CFDT escompte des "frustrations".
Une promesse qui devient un casse-tête. Dans son "adresse à la nation" lundi dernier, le président de la République avait annoncé que le salaire d'un travailleur au Smic augmenterait "de 100 euros par mois dès 2019 sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur". Une annonce qui s'était vite transformée en casse-tête pour l'exécutif, qui a choisi de passer par la prime d'activité pour augmenter le revenu des salariés au niveau du Smic sans affecter les entreprises.
Davantage de bénéficiaires. Jusqu'à présent, seule une partie des salariés au Smic touchait cette prime d'activité, soit parce qu'ils ne la demandaient pas, soit parce que le revenu de leur conjoint leur faisait franchir les plafonds. La prime d'activité, versée par la CAF, doit connaître dès le 5 février une hausse accélérée et concerner davantage de personnes qu'auparavant.
"Un couple avec enfants gagnant 3.000 euros aura droit à la prime d'activité", a indiqué Muriel Pénicaud sur RTL, soulignant que cette prime s'adressait également aux "fonctionnaires smicards ou juste au-dessus du Smic" ainsi qu'aux "indépendants qui ont de faibles revenus". "On va beaucoup plus loin que le Smic", a affirmé la ministre. "Aujourd'hui, on a 3,5 millions de personnes qui peuvent bénéficier de la prime d'activité (…), demain il y en aura 5 millions", a-t-elle indiqué, jugeant que "la promesse est plus que tenue". Mais "si quelqu'un est au Smic et que son conjoint gagne 5.000 euros, là on dit que ce n'est pas à l'État d'intervenir", a expliqué Muriel Pénicaud.
Pour Berger, de "la frustration" et de "l'incompréhension" à la clef. Interrogé sur Europe 1, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, devenue premier syndicat de France, relève qu'"Emmanuel Macron a formulé une promesse qui ne rentre pas en réalité aujourd'hui, ce n'est pas 100 euros pour chaque salarié au Smic", tout en jugeant que recourir à la prime d'activité "n'est pas forcément idiot, y compris parce qu'on en élargit le socle". Mais "c'est vrai que ce n'est pas tous les salariés au Smic et ça va sans doute créer beaucoup de frustration et d'incompréhension", a-t-il estimé.