Quelque 12 millions d’œufs ont d'ores et déjà été sortis du marché français et réorientés vers la transformation et l'export pour faire remonter les cours, a indiqué mercredi le préfet de la région Bretagne, Patrick Strzoda. Cette mesure a pour objectif
L'interprofession avait annoncé mi-août que 15 millions d'oeufs seraient exportés d'urgence en pleine crise de l'oeuf. Trois millions d'oeufs doivent encore être écartés du marché, et ce "dispositif est destiné à monter en puissance", a déclaré le préfet à l'issue d'une réunion à Rennes du Comité de suivi régional de la filière oeufs à laquelle assistaient des producteurs, des représentants de groupements de producteurs, des responsables de la filière et les préfets des départements bretons.
Ce comité a été mis en place mi-août à la demande du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, après la destruction, par des producteurs excédés par la faiblesse des cours et la surproduction, de plusieurs centaines de milliers d'oeufs en Bretagne.
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Outre l'éloignement du marché français, 400.000 oeufs devraient être livrés aux associations caritatives, second axe des mesures destinées à réguler le marché. Le préfet a admis cependant que "malgré une tendance à la hausse", celle-ci "est encore insuffisante" par rapport au prix de revient des producteurs. Certains d'entre eux sont "aujourd'hui sous pression de la part des GMS (la grande distribution, NDLR) qui ont tendance à revoir les prix des contrats". "Je vais avertir le cabinet du ministre", qui "doit recevoir les responsables de la GMS" pour discuter de plusieurs sujets, dont celui de l'oeuf, a assuré le préfet.
Le préfet a rappelé que deux inspecteurs généraux ont été nommés pour trouver des solutions pérennes pour l'avenir de la filière. Ils doivent rendre un rapport début octobre et devraient participer à une prochaine réunion du comité prévue fin septembre. Quant au guichet unique destiné aux producteurs en difficulté, "quelques dossiers ont été traités, quatre ou cinq", selon le préfet. Un chiffre peu élevé dû notamment au fait que les producteurs ont réglé en direct leurs problèmes, notamment avec les banques. Mais ce chiffre pourrait évoluer, en particulier à la fin de l'année lors de la prochaine échéance de la mutuelle sociale agricole (MSA).
La réunion du comité "n'a pas fait avancer grand chose", a commenté auprès de l'AFP un producteur indépendant. Celui-ci a assuré, à l'instar d'une productrice, la veille lors d'une réunion des producteurs en colère à Ploumagoar, dans les Côtes d'Armor, que les actions allaient reprendre si les cours ne remontaient pas d'ici à jeudi 5 septembre.
Mardi, à Ploumagoar, les producteurs, à l'origine des actions de destruction d'oeufs avaient noté que les cours se situaient actuellement à 5,50 euros en moyenne les 100, encore loin du prix de revient atteignant entre 6,50 euros et 7 euros.