La France tiendra-t-elle ses engagements de ramener le déficit à 3 % à la fin 2013 ? A en croire Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, c'est "peu probable". Interrogé sur les conclusions du rapport de la Cour des comptes publié mardi, qui estime que la France a peu de chances de parvenir à cet objectif en raison de la faiblesse de la croissance, le ministre des Affaires étrangères, qui s'exprimait sur Canal+, a répondu : "je pense que c'est probable. Et par rapport à ça, il faut à la fois qu'on ne coupe pas ce qui reste de croissance, sinon ce serait une faute, mais en même temps qu'on soit sérieux et le mot d'économies fait partie du vocabulaire et de la panoplie", a-t-il ajouté.
• Cahuzac et Moscovici plus réservés. Un point de vue que ne semblent pas partager les ministres de l'Economie et du Budget, Pierre Moscovici et Jérôme Cahuzac. Mercredi matin, ils ont réitéré chacun de leur côté qu'une révision à la baisse éventuelle des perspectives de croissance et d'objectifs de déficits n'interviendrait pas avant la présentation, le mois prochain au Parlement, d'un plan de stabilité qui sera soumis ensuite à la Commission européenne.
• Un engagement "très difficile" à tenir. Pour autant, Jérôme Cahuzac a confirmé que le respect de l'engagement sur le déficit serait "très difficile" à tenir. "La probabilité d'atteindre cet objectif s'est amenuisée au fur et à mesure que la croissance pâlissait non seulement en France mais plus généralement dans la zone euro et même dans le monde. Chacun sait bien qu'il est difficile d'atteindre des objectifs nominaux de déficits publics quand la conjoncture est à ce point défavorable", a-t-il encore précisé.