La décla. C'est un point de vue qui risque de faire du bruit à gauche. Le nouveau ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, s'est déclaré, dans une interview accordé au Point la veille de sa nomination et publiée jeudi, favorable au fait d'autoriser "les entreprises et les branches à déroger" aux 35 heures, en cas d'accords avec les organisations syndicales. "Nous pourrions autoriser, les entreprises et les branches, dans le cadre d'accords majoritaires, à déroger aux règles de temps de travail et de rémunération. C'est déjà possible pour les entreprises en difficulté. Pourquoi ne pas étendre à toutes les entreprises, à conditions qu'il y ait un accord majoritaire avec les salariés?", a déclaré Emmanuel Macron à l'hebdomadaire.
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Une idée "difficile à porter". Selon le nouveau ministre de l'Economie, une telle mesure permettrait de "sortir de ce piège où l'accumulation des droits donnés aux travailleurs se transforme en autant de handicaps pour ceux qui ne travaillent pas", une idée qu'il juge cependant "difficile à expliquer et à porter, spécialement quand on est de gauche". "Là où être socialiste consistait à étendre les droits formels des travailleurs, la réalité nous invite à réfléchir aux droits réels de tous, y compris et surtout de ceux qui n'ont pas d'emplois", a ajouté Emmanuel Macron. "La clé de la relance, en France, est de libérer les énergies pour créer de l'activité", assure Emmanuel Macron, pour qui la France souffre "de deux problèmes spécifiques et endémiques: notre compétitivité, particulièrement dégradée, et notre déficit budgétaire".
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La parole de la France en question. Interrogé sur la maîtrise des dépenses publiques, qu'il juge "indispensable", le ministre de l'Economie a estimé cependant qu'il "n'est pas nécessaire d'aller plus loin qu'une baisse de 50 milliards en trois ans, parce que cela poserait un problème d'exécution et alimenterait le risque déflationniste". "La difficulté supplémentaire sur ce sujet, c'est qu'il y a toujours un doute sur la parole de la France, qui n'a respecté ses engagements ni en 2003 ni en 2007. Il faut en tenir compte", a-t-il cependant précisé pour justifier la nécessité de faire ces économies. Une réduction des dépenses nécessaire pour rééquilibrer le budget public car "on maîtrise les dépenses mais beaucoup moins les recettes et la croissance économique", à moins de jouer sur une fiscalité "qui a trop augmenté", selon Emmanuel Macron.