4 ans après le Covid et la généralisation du télétravail, de plus en plus d’entreprises font machine arrière

  • Copié
Margaux Fodéré / Crédits : MAGALI COHEN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à

Selon la dernière enquête d’Opinionway pour Slack, 82% des salariés ont reçu des encouragements ou des directives de la part de leur employeur pour revenir au bureau. Une tendance qui s’observe surtout dans les secteurs du commerce, de l’hôtellerie et de la restauration. Moins chez les cadres et dans les services numériques.

Chez Amazon, le télétravail, c’est terminé ! Le géant de la tech demande à tous les salariés de ses services administratifs de revenir au bureau à plein temps. Une tendance que l’on observe aussi en Europe : 4 ans après le Covid et la généralisation du télétravail, de plus en plus d’entreprises font machine arrière. En France, selon la dernière étude d’OpinionWay sur le sujet, 82% des salariés ont reçu des encouragements ou des directives de la part de leur employeur pour revenir au bureau. Et pour certaines entreprises, ce sont même plus que des incitations !

Des craintes pour la productivité

Parmi les employeurs en faveur d’un retour au bureau, 7 sur 10 ont carrément imposé des jours de présence obligatoires. Au fond, beaucoup de patrons n’ont jamais adhéré au télétravail et préfèrent revenir au modèle d’avant Covid, analyse Eléonore Quarré, responsable des études société chez OpinionWay.

"Ces employeurs ont vérifié ce que pouvait donner le télétravail et ils ont deux grands motifs qui les retiennent. À la fois une crainte en termes de culture d’entreprise. Mais la deuxième et vraie raison, c'est la productivité, et cette peur qui était majeure dès le début du télétravail, elle n’a jamais vraiment quitté les dirigeants d’entreprises".

Les cadres très attachés au télétravail

Ce retour au bureau s’observe particulièrement dans les secteurs du commerce, de l’hôtellerie et de la restauration. C’est un peu moins le cas dans le numérique, la banque ou l’assurance, des structures où les cadres sont aussi plus nombreux. Et pour eux, pas question de revenir en arrière, explique Pierre Lamblin, le directeur des études de l'APEC, l’Association Pour l’emploi des Cadres : "Aujourd’hui, on a un cadre sur deux qui télétravaille au moins deux jours par semaine, deux sur trois au moins un jour par semaine, et vous en avez un sur deux qui souhaiterait accroitre le nombre de télétravail. Autrement dit, pour les cadres du privé, c'est considéré comme un acquis".

L'abandonner serait donc un très gros risque pour les entreprises. Un cadre sur deux menace même de démissionner si le télétravail était supprimé.