Le prix du lait devrait augmenter. Un accord semble se rapprocher sur les prix du lait, entre éleveurs et distributeurs. Ces derniers se sont montrés plutôt favorables à une hausse des prix, pour aider des éleveurs en crise. La Fédération française des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), qui représente Auchan, Carrefour, Casino, Cora et Monoprix, propose ainsi d'augmenter de 2 centimes le prix d'achat du litre de lait de consommation pendant trois mois. Système U suggère une hausse de 3 centimes/litre "pendant six mois le temps de trouver quelque chose de plus pérenne". Intermarché compte pour sa part payer son lait de marque distributeur 2 centimes plus cher dès le 10 avril. Quant à Leclerc, il se prononce pour une hausse du prix du lait mais à trois conditions: "qu'elle s'applique à tous les distributeurs", "qu'elle soit garantie par les pouvoirs publics" et "surtout qu'elle bénéficie directement aux producteurs de lait".
Le contexte. Le gouvernement avait réuni éleveurs, industries collectrices de lait et la grande distribution, afin d'aider à résoudre "un problème conjoncturel". Les éleveurs connaissent toujours un creux au printemps, avant une reprise de la production des vaches l'été. Mais ce cap est particulièrement difficile cette année, après une année de hausse des coûts de production. La flambée des prix des céréales a renchéri le coût de l'alimentation animale, entraînant une hausse de charges de 30 euros pour 1.000 litres produits. Le prix du lait a amorcé une petite remontée depuis le début de l'année, mais pas de quoi absorber ces coûts supplémentaires.
Comment est réparti le prix du lait ? Une hausse du prix donnerait un peu d'air aux producteurs. Pour un litre de lait vendu, 35,7% revient en effet à l'éleveur, et 36,2% aux industriels qui transforment le lait. La distribution ne touche "que" 22,9% du prix et l’État 5,2%, grâce à la TVA (Voir infographie ci-dessus).
Rien de concret pour l'instant. Selon l'AFP, aucun accord concret n'est toutefois arrêté. Les représentants de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), branche de la FNSEA, principal syndicat agricole, sont ressortis "modérément satisfaits" de la réunion. "Certains distributeurs ont avancé sur du concret" mais "la proposition de la FCD reste sur le lait de consommation", qui ne représente que 16% des produits laitiers de grande consommation, a regretté Thierry Roquefeuil, président de la FNPL. "Les négociations butent sur la proposition de la FCD", a confirmé Gérard Durand, responsable élevage à la Confédération paysanne (syndicat minoritaire). La FNSEA a appelé à la mobilisation en région vendredi. Les éleveurs laitiers sont dans les starting-blocks.