Les "poussins", mouvement d’auto-entrepreneurs inspiré des "pigeons", sont sur la brèche. Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, veut réformer leur statut. Mais à quoi ressemble vraiment un auto-entrepreneur ? Début de réponse avec un sondage OpinionWay pour l’Union des Auto-Entrepreneurs et la Fondation Le Roch Les Mousquetaires publié mardi.
L’auto-entrepreneur est heureux ? Il est âgé de 49 ans en moyenne est satisfait de son sort (le statut convient à 94% des sondés). Plus de la moitié (56%) est même tout à fait satisfaite. Côté répartition homme-femme : près d’un auto-entrepreneur sur deux est une auto-entrepreneuse.
Il n’est pas un entrepreneur dans l’âme. Une position claire : si l’auto-entreprenariat n’avait pas existé, 57% des sondés n’auraient jamais créé une entreprise. Plus de moitié (52%) n’en a pas fait son activité principale et l’utilise pour avoir un complément de revenus.
Où trouver un auto-entrepreneur. Si l’activité génère peu de revenus, beaucoup de retraités auto-entreprennent pour arrondir leur fin de mois. La Côte d’Azur compte un tiers des auto-entrepreneurs, plus que l’Ile-de-France. L’auto-entrepreneur est donc heureux et bronzé.
Dans quel secteur le trouve-t-on ? Un tiers travaille dans le service aux particuliers et un autre tiers dans le service aux particuliers. Le bâtiment, au cœur de la réforme afin de protéger les artisans, ne représente que 11% des auto-entrepreneurs selon l’enquête.
Parlons argent. L’auto-entrepreneur n’est pas riche. La moitié gagne moins du smic, mais ce revenu est considéré comme indispensable par 58% des sondés. 56% d’entre eux estiment que la réforme aurait un impact important sur le revenu de leur foyer. Toutefois, pour les trois quarts, (73%) ces revenus représentent moins de la moitié des rentrées d’argent du ménage.
Un statut qui ne doit pas changer. L’auto-entrepreneur ne veut pas entendre parler de réforme : seulement 30% pensent que ce serait une bonne chose d’obliger les auto-entrepreneurs à passer au régime général si, durant deux ans, leur chiffre d'affaires dépasse 19.000 euros dans les services ou 47.500 euros dans le commerce. Et 95% pensent que la suppression de ce régime serait une mauvaise chose.
Les conséquences de la réforme. Le "poussin" en est certain : 53% d’entre eux cesseraient leur activité si le statut devenait moins intéressant. Moins du quart ferait évoluer sa société vers un autre régime (EURL, SARL, etc.). Dans l’état actuel des choses, 65% ne jurent que par l’auto-entreprenariat et ne souhaitent pas faire évoluer leur société vers un régime classique.