Pour Hervé Morin, le géant de l’aéronautique doit mettre la main au porte-monnaie.
Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a estimé mercredi que le géant européen de la défense et de l'aéronautique EADS "doit payer une part très significative des surcoûts" du programme de l'avion de transport militaire A400M, à la veille d'une réunion sur le sujet à Berlin.
Les surcoûts du programme, en retard d'au moins trois ans, pourraient atteindre 11 milliards d'euros. Le prix du programme avait été fixé en 2003 à 20 milliards d'euros pour 180 appareils. Jeudi s'ouvrira à Berlin une nouvelle réunion de crise entre les pays clients (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Luxembourg et Turquie) et EADS au sujet du partage des surcoûts du programme.
"C'est un signe que la prochaine réunion ait lieu demain en Allemagne", a déclaré le ministre, en référence aux difficiles négociations avec ce pays client. "C'est un autre signe que nous puissions enfin engager des discussions avec l'industriel EADS", a-t-il ajouté. La ministre espagnole, Chacon Piqueras, s'est dite de son côté "extrêmement optimiste à l'égard de la réunion de demain", soulignant que les nations avaient "entre les mains un avion extrêmement compétitif".
"Nous recueillons les fruits de la réunionde Séville, de la réunion de Londres et l'Espagne est disposée à faire tous les efforts vis-à-vis des nations car EADS sait quelles sont ses obligations et je crois que c'est dans cet esprit que la réunion est abordée demain", a-t-elle ajouté.
Chacon Piqueras a enfin dit que l'Espagne n'avait pas présenté pour le moment de montant financier. "Mais nous sommes d'accord pour travailler à cette question, nous en avons déjà parlé lors de la réunion de Séville, les ministres de la défense sont conscients des difficultés de trouver une solution", a-t-elle encore commenté.
Mardi, le président exécutif d'EADS, Louis Gallois, avait déclaré que le groupe abordait la négociation avec les Etats européens avec "la volonté d'aboutir". Airbus et sa maison mère EADS avaient regretté la semaine dernière de ne pas être invités à la table des négociations. EADS avait en outre fait monter la pression, plaidant que la poursuite du programme mettait en péril sa rentabilité, et qu'il était hors de question de l'achever sans rallonge des clients.