15h03 à l'AFP : "L'agence de notation américaine Moody's a averti mardi qu'elle pourrait priver les Etats-Unis de leur "Aaa" si le Congrès ne parvient pas à se mettre d'accord en 2013 sur un moyen de stabiliser puis de réduire le ratio de la dette publique au produit intérieur brut. Dans ce cas, "Moody's prévoirait d'abaisser la note (du pays), probablement à Aa1".
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Souvenez-vous l'été 2011. A l'époque, le Congrès américain vient tout juste de relever le plafond de la dette nationale publique, dépassé depuis mai. Après d'âpres négociations, démocrates et républicains s'entendent sur un relèvement assorti de réductions budgétaires jusqu'à 2.500 milliards de dollars en deux étapes. Cela ne suffit pas aux deux agences américaines. Standard & Poor's dégrade la note américaine le 6 août, deux jours avant que Moody's ne place son triple A en sursis avec une "perspective négative".
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La stratégie de Moody's. L'agence met la pression sur les responsables politiques. Moody's assure que si les négociations budgétaires "débouchent sur des mesures politiques spécifiques entraînant une stabilisation puis la mise sur une pente descendante, à moyen terme, du ratio de la dette fédérale au PIB, la note sera probablement confirmée et sa perspective redeviendra stable", écrit-elle dans un communiqué. Elle réclame à demi-mot "un choc budgétaire important et immédiat".
La dette américaine, un vieux marronnier. Les Américains sont habitués au relèvement du plafond de leur dette. C'est même un sport national. Depuis 1962, il a été relevé 74 fois, soit plus d'une fois par an, rappelait Rue89 l'année dernière, citant un graphique du Washington Post. Autour d'un milliard de dollars dans les années 1980, la dette publique américaine a explosé depuis 2008, au point que les Etats-Unis doivent aujourd'hui autant d'argent qu'ils n'en produisent en une année...
Les élections en ligne de mire. Cette année, la menace de Moody's est amplifiée par l'élection présidentielle américaine. Le camp Romney veut faire d'Obama le responsable de cette dérive économique pour retourner les sondages toujours favorables au président sortant. Quel que soit le résultat en novembre, le futur président sera confronté au même problème chaque année du prochain mandat. Car comme le montre le compteur en temps réel, la dette américaine continue de courir, et de fait la menace d'une dégradation persiste.
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