Affaire BNP Paribas : qui va mettre la main à la poche ?

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Alexis Toulon , modifié à
PASSAGE EN CAISSE - Le couperet est tombé : la banque française va payer une amende de 8,9 milliards de dollars.

Les négociations ont duré des mois et finalement, BNP Paribas, accusée d’avoir enfreint les embargos américains sur Cuba, le Soudan et l’Iran a accepté de plaider coupable pour éviter des poursuites pénales. La banque française va donc devoir effacer une ardoise de près de 9 milliards de dollars (6,45 milliards d’euros). Pas d’inquiétude toutefois pour les clients qui peuvent laisser leurs économies dormir tranquillement dans les coffres de l’institution. On vous explique pourquoi. 

Actionnaires, dirigeants et employés mis à contribution. "Il y aura moins de bonus pour les employés et les dirigeants de BNP et peu ou pas de dividendes pour les actionnaires", expliquait dès lundi Nicolas Barré, éditorialiste à Europe 1. En effet, l’amende correspond environ à un an de bénéfice pour la banque. Elle a donc les moyens de la payer, en renonçant à redistribuer ses gains annuels. Mais dans les faits, cela va se traduire par des dividendes qui ne seront pas distribués aux actionnaires. Et à ce titre, c’est l’Etat belge qui a le plus à perdre : il va devoir renoncer à 200 millions d’euros sur son budget. Les salariés, eux, vont renoncer à l’intéressement et les salaires seront gelés, tout comme les bonus des traders qui devraient être supprimés.

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Les fonds propres, un matelas bien pratique. La disparition brutale d’une banque comme BNP Paribas serait un véritablement tremblement de terre économique aux effets mondiaux. Les autorités américaines n’auraient pas pris un tel risque. L’amende est donc dans la limite du raisonnable. En effet, les banques doivent avoir suffisamment de fonds propres (d’argent de côté) pour faire face à des retournements d’activité, ou une crise. Or, BNP Paribas possède plus de 87 milliards de fonds propres avec un fort taux de solvabilité (elle n’est pas endettée). Elle a donc largement les moyens de payer son amende, sans toucher à l’argent de ses clients. De plus, la décision américaine n’est pas une surprise et la banque mettait de côté depuis un moment. Rien que pour le dernier trimestre 2013, elle avait provisionné 1,1 milliard de dollars.

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La banque va bien. Si l’annonce d’une amende à venir avait fait trembler les investisseurs et fait reculer le titre de BNP de 6%, l’annonce du montant n’a pas provoqué un séisme bancaire. Au contraire, les premiers échanges de la Bourse de Paris montraient plutôt une certaine confiance pour l’action de la banque : son titre a pris 2,71%, dans un marché en hausse de 0,38%. Toutefois, aux Etats-Unis, la banque française est une banque d’affaires : elle n’a que des clients institutionnels. Or, ces derniers pourraient être dorénavant réticents à frayer avec une institution qui a fait des affaires dans des pays considérés comme des ennemis des Etats-Unis.

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