Contre toute attente, Thierry Lepaon pourrait sauver sa place à la tête de la CGT. Le syndicat affirme vendredi qu'"aucun membre du bureau confédéral n'a demandé la démission de Thierry Lepaon".
Selon un communiqué de la centrale publié après une réunion de son bureau confédéral (exécutif), la confédération syndicale a décidé de convoquer son "parlement" (CCN) "avant le 16 décembre". Objectif : discuter de la situation interne, suite aux révélations sur les dépenses et les indemnités reçues du numéro un de la CGT. Cette réunion qui doit avoir lieu "avant le 16 décembre", doit réunir les "secrétaires généraux des organisations" c'est-à-dire des secrétaires des unions départementales des fédérations, "pour permettre le débat le plus large dans la CGT". Il appartient à la commission exécutive (exécutif élargi de 56 membres) prévue mardi, de convoquer cette réunion.
Et maintenant ? Jeudi, la situation semblait pourtant mal engagée pour le dirigeant de la centrale. Selon nos informations, le bureau confédéral, sorte d'exécutif restreint de 10 personnes, avait décidé de ne pas soutenir son dirigeant.
Le numéro un de la CGT, en poste depuis mars 2013, semble vouloir gagner du temps pour préserver son poste, au moins jusqu'au congrès de 2016. Selon le quotidien Les Echos, Thierry Lepaon "s'accroche à son poste". Il aurait réussi à s'allier des Fédérations, parmi les plus importantes de la CGT - métallurgie, énergie, transports, cheminots, santé - pour garder son fauteuil jusqu'au Congrès de 2016 et céder ensuite la place au numéro un de la fédération de la métallurgie, Philippe Martinez.Pour convaincre, Thierry Lepaon aurait évoqué le risque d'une guerre des chefs après son départ, selon le quotidien. Les séquelles de la crise pour la succession de Bernard Thibault en 2012 sont toujours vivaces.
Déjà sur la sellette après des révélations du Canard enchaîné, sur les travaux onéreux réalisés dans son appartement de fonction et dans son bureau, de nouvelles révélations parues cette semaine dans L'Express avaient suscité l'indignation à tous les étages de la centrale. Selon le magazine, Thierry Lepaon a perçu des indemnités de départ de la part de la région CGT Basse-Normandie, qu'il dirigeait avant de prendre la tête de la centrale. Certains articles de presse estiment ces indemnités à 100.000 euros.
Le SNJ-CGT (journalistes) réclame la démission de Lepaon. Le SNJ-CGT, syndicat des journalistes CGT, a de son côté réclamé vendredi la démission de Thierry Lepaon, en estimant que les révélations sur le secrétaire général de la confédération étaient "inacceptables au regard de l'histoire et des valeurs de la confédération".Dans un communiqué, le syndicat, le premier à appeler officiellement au départ de Thierry Lepaon, dénonce des "profonds dysfonctionnements au sein de la direction confédérale".