"Attitude égoïste". La pression s'accentue sur les pilotes d'Air France. Alors que la grève se poursuit, malgré l'abandon par la direction du projet Transavia Europe, Manuel Valls a vivement haussé le ton vendredi. Le Premier ministre a de nouveau les pilotes à arrêter une grève "insupportable" pour les usagers, la compagnie aérienne et le pays.
En marge d'un déplacement à Arras, dans le Pas-de-Calais, Manuel Valls s'en est pris à l'"attitude égoïste" des pilotes grévistes, les appelant à accepter la dernière proposition faite par la direction et à abandonner leur revendication d'un contrat de travail unique entre les pilotes d'Air France et de sa filiale à bas coûts Transavia. Cette demande est "incompatible" avec le développement du low-cost, selon lui.
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"Cette grève doit s'arrêter". "Nous avons laissé le dialogue s'instaurer et se poursuivre dans des conditions difficiles. Mais nous le disons très clairement, une nouvelle fois, cette grève doit s'arrêter", a déclaré le Premier ministre en réponse à une question sur sa position sur le conflit, qui n'avait pas trouvé d'issue vendredi en fin de journée.
La direction d'Air France a annoncé vendredi avoir proposé aux syndicats de pilotes en grève un protocole "de sortie de crise" sur la base inchangée de son projet de développement de sa filiale à bas coûts Transavia France. Selon les termes du protocole, la direction maintient la nécessité d'employer les pilotes "aux conditions d'exploitation et de rémunération de Transavia France, afin de garantir la compétitivité de cette dernière ainsi que son développement en complémentarité avec le réseau Air France".
Matignon rejette la médiation exigée par les pilotes. Matignon a rejeté vendredi soir l'idée de nommer un médiateur pour régler le conflit social à Air France, condition du SNPL (principal syndicat de pilotes) pour mettre fin à la grève. "Les médiations sont utiles lorsque le dialogue social n'a pas lieu, dans le cas d'Air France il a eu lieu. Depuis 12 jours la négociation a été intense, des avancées ont été faites par la direction. La négociation est maintenant arrivée à son terme. Une solution de sortie du conflit est sur la table, aux pilotes de s'en saisir. Il n'y a pas lieu de relancer une nouvelle négociation avec un médiateur. Chacun est maintenant face à ses responsabilités", a fait savoir le cabinet du Premier ministre Manuel Valls dans une déclaration à l'AFP.
Les prévisions pour samedi. Samedi, la compagnie a prévu d'assurer plus d'un vol sur deux samedi, une légère amélioration par rapport à la veille (48%). Vendredi, les taux d'annulation restent très élevés à Marseille (85%), Toulouse (84%) et Nice (69%), contrairement à Rennes (25%). A Roissy, l'impact de la grève est "conforme aux prévisions", avec "près de 50% de vols annulés", selon une source aéroportuaire, qui évoque un chiffre inférieur (47%) pour Orly. Même en cas de sortie de crise rapide, le retour à la normale dans les aéroports ne s'effectuera pas avant deux ou trois jours.