C'est une journée très attendue. Air France présente jeudi sa stratégie industrielle lors d'un comité central d'entreprise. Une première étape du plan Transform 2015, présenté en janvier, qui doit permettre au groupe d'économiser quelque deux milliards d'euros en trois ans.
Gel des embauches et des salaires en 2012 et 2013, gel d'investissements, accords d'entreprise (avancements, promotions, temps de travail, prise de congés, composition d'équipage, etc.), réduction de la flotte cargo, réorganisation de la maintenance, regroupement des filiales Britair, Régional et Airliner, Europe1.fr fait le point sur les mesures attendues.
Gel des embauches. Il devrait générer environ 800 suppressions de postes par an, compte tenu des départs naturels. "Ce n'est que fin juin, à l'issue des négociations, que nous serons en mesure de nous prononcer sur le volume d'éventuels sureffectifs", a affirmé cette semaine un porte-parole d'Air France à la suite d'informations de presse évoquant un plan de départs volontaires visant 2.500 à 3.000 salariés. Et pour tous les personnels déjà présents, les accords de réduction du temps de travail vont aussi être revus.
Les pilotes sur la sellette. Les primes d'incitation au départ pourraient être revalorisées. D'autant qu'avec le passage à 65 ans de l'âge de départ obligatoire, le nombre de pilotes âgés de plus de 60 ans a été multiplié par six entre 2009 et 2011.
Le personnel navigant commercial aussi concerné. Pour les hôtesses et stewards comme pour les pilotes, les journées de travail pourraient être plus longues. La direction aurait évoqué une cinquantaine d'heures supplémentaires. En contre partie, le personnel aurait des jours de repos supplémentaires, à l'instar de ce qui a été négocié pour le personnel basé à Marseille, Toulouse et Nice. Franck Mikula n'exclut pas des incitations à de l'activité partielle.
Le statut du personnel au sol réformé. Une nouvelle grille de métiers doit être établie avec moins de niveaux hiérarchiques et moins d'avancement automatique. Les quelque 32.000 personnes travaillant au sol devraient être davantage visés par un plan de départs, comme cela a déjà été le cas en 2009.
Un pôle régional. D'après LaTribune.fr, un "pôle régional unifié français beaucoup plus autonome d'Air France" devrait être créé. Il pèserait un milliard d'euros de chiffre d'affaires, pour une flotte d'une centaine d'avions et 3.500 salariés. Sa direction serait confiée à Lionel Guérin, l'actuel PDG d'Airlinair et de Transavia, la filiale low-cost commune d'Air France et KLM. Cette dernière devrait également être développée, avec une flotte qui passerait de huit avions à 20 d'ici 2015-2016. Ce qui permettrait notamment d'absorber en partie le sureffectif d'Air France, indique encore le quotidien économique. En outre, son capital pourrait être ouvert à un investisseur. Ce qui rendrait cette nouvelle compagnie beaucoup plus autonome.