"Ce sera aux alentours de 5.000 selon nos estimations". La CFE-CGC a annoncé mercredi qu’Air France allait supprimer "aux alentours de 5.000 postes d'ici à 2015" dans le cadre d’un vaste plan d’économies. La compagnie aérienne doit annoncer la semaine prochaine une estimation précise de son sureffectif et des mesures pour y remédier.
Ce chiffre de 5.000 postes à supprimer, avancé par certains journaux en mai, "n'est pas loin de la vérité", a précisé Ronald Noirot, délégué CFE-CGC au comité central d'entreprise. De son côté, la direction a indiqué ne pas faire de commentaire à ce stade.
Eviter les départs contraints
Un comité central d'entreprise est prévu le 21 juin sur l'emploi. Si près de 5.000 postes étaient supprimés à l'horizon 2015, cela représenterait presque 10% de l'effectif actuel de la compagnie, hors filiales, estimé à près de 53.000 personnes.
"Nous sommes prêts à accepter beaucoup de choses dans les efforts qui seront demandés au personnel si le protocole d'accord, qui sera soumis aux syndicats, garantit l'emploi à ceux qui ne sont pas volontaires au départ", a expliqué Ronald Noirot. "Nous voulons qu'en aucun cas, il n'y ait de départs contraints", a-t-il ajouté.
Les syndicats inquiets
Plusieurs sources syndicales ont indiqué s'attendre à un plan de départs volontaires qui concernerait principalement ou essentiellement les personnels au sol. Pour toutes les catégories de personnel (sol et navigants), les départs naturels, estimés à environ 800 par an, ne seraient pas remplacés, ce qui aboutirait à quelque 2.400 postes supprimés en trois ans.
Pour les 2.500 postes restant à supprimer, il y aurait un plan de départs volontaires pour le personnel au sol, déjà visé par le plan de 2009 à hauteur de 1.800 personnes. "Nous craignons qu'il n'y ait pas le nombre de volontaires recherché par la direction et c'est pour cela que nous voulons un engagement sur le maintien dans l'emploi des salariés qui veulent rester", a ajouté Ronald Noirot.
La compagnie aérienne veut économiser 2 milliards d’euros
Air France a déjà annoncé les grandes lignes du volet industriel du plan Transform 2015, après avoir engagé une première série de mesures d'économies en janvier.
Pour parvenir à son objectif de 2 milliards de réduction de coûts d'ici à 2015, elle travaille notamment à la révision de pratiquement tous les accords régissant les rémunérations, les évolutions de carrière, l'organisation du travail et les temps de repos ou les billets réduits.