Après avoir battu leur record de dix jours consécutifs de grève, les pilotes de ligne ont réussi à faire reculer Air France sur l'un de ses projets : la création d'une filiale low-cost continentale baptisée Transavia Europe. La direction d'Air France a renoncé à ce projet mercredi soir, notamment sous la pression du gouvernement, et espère ainsi convaincre les pilotes de lignes de reprendre le travail.
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"Plus aucune raison de faire grève". "Avec le retrait du projet Transavia Europe, il n'y a désormais plus aucune raison de faire grève car plus aucune crainte de délocalisation ne peut subsister", écrivent Alexandre de Juniac et Frédéric Gagey, respectivement PDG d'Air France-KLM et d'Air France. Répondant à la principale crainte des pilotes grévistes, la crainte de la délocalisation, les deux PDG estiment qu'il s'agit là d'une "proposition équilibrée (qui) répond aux inquiétudes des partenaires sociaux". Ils appellent "à une reprise immédiate du travail par les pilotes", selon un communiqué. Le gouvernement leur a emboité le pas, estimant que la responsabilité des pilotes était de "cesser le mouvement".
Les pilotes n'ont pas encore tranché. Les syndicats de pilotes, qui ont passé la nuit à négocier avec la direction, réservaient leur réponse pour jeudi. "On ne lèvera pas le préavis (de grève) tant que les négociations n'auront pas abouti", a averti mercredi Guillaume Schmid, porte-parole du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL).
Poursuite du projet Transavia France. La direction d'Air France propose cependant la poursuite du développement de Transavia France "dans des conditions économiques compétitives". "Le développement de Transavia France est essentiel pour Air France, notamment pour défendre les positions du Groupe à Orly", défendait la compagnie dans un communiqué mardi. Mais les pilotes se satisferont-ils de cette proposition ? Depuis le début de la grève, ils exigent de conserver leur contrat actuel, quelle que soit la compagnie pour laquelle ils travaillent. Impossible, répond la direction, cela "conduirait inexorablement Transavia France à l'échec".
Une grève très coûteuse. Engagée depuis plus de dix jours, la grève pourrait coûter très cher à la compagnie française, dont la majorité des avions sont cloués au sol depuis le début du conflit social. Selon son PDG, Frédéric Gagey, la grève a déjà coûté plus de 100 millions à Air France alors que le mouvement de grève est engagé pour l'heure jusqu'à vendredi.