Air France : une grève injustifiée ?

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LE DÉBAT - La CFDT s'oppose au mouvement de grève initié par le Syndicat national des pilotes de ligne.

La grève chez Air France, à partir de lundi et pendant une semaine, devrait entrainer l'annulation de près de la moitié des vols. Ce mouvement de grève, initié par le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), proteste contre le plan stratégique de la compagnie aérienne pour booster son activité. Mais lundi matin, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a jugé la grève des pilotes "indécente". Europe1 vous expose les arguments des deux camps.

L'interview de Jean-Louis Barber, président de la section Air France du SNPL, lundi matin sur Europe1 :

"Il s'agit d'un projet de délocalisation"par Europe1fr

Un statut en question. Dans le viseur des pilotes : le plan stratégique d’Air France, qui vise à développer sa filiale Transavia pour en faire un acteur incontournable du low-cost en Europe. Un plan dont se méfient les pilotes : ils s’opposent au statut des pilotes de cette filiale low cost, qui pourraient être embauchés par des bases à l’étranger sous contrat local. Et donc avec des rémunérations inférieures aux confortables salaires des pilotes Air France.

Interrogé lundi matin sur Europe1, le président de la section Air France du SNPL, Jean-Louis Barber, a déclaré : "Nous demandons le développement de Transavia, mais pas celui-là". En effet, les pilotes demandent l'instauration d'un contrat unique pour les pilotes, aux conditions actuelles d'Air France, pour toutes les compagnies du groupe, y compris Transavia. Une revendication refusée par la direction.

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"Un projet de délocalisation". Jean-Louis Barber pointe un projet dangereux pour les pilotes français : "C'est un projet de délocalisation. C'est une société qui sera de droit étranger, visiblement de droit portugais. Si des vols font Porto-Paris avec du personnel portugais, qu'allons-nous faire des personnels français du Paris-Porto ? On se bat pour l'emploi des pilotes français."

Selon le syndicaliste, le projet de la direction entraînerait donc des suppressions de poste. Pour le président de la section Air France du SNPL, "cette compétition s'exerce sur le modèle social. Et ça, nous ne sommes pas d'accord." Mais tous les syndicats ne soutiennent pas le mouvement de grève.

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Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.

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Une grève "indécente". Laurent Berger a eu la dent dure lundi matin contre les pilotes de ligne. Le numéro un de la CFDT a déclaré que la grève est "corporatiste" et "indécente". Il a souligné que son syndicat ne la soutenait pas.

Interrogé sur RTL, Laurent Berger a ajouté que "les personnels au sol de la CFDT sont exaspérés. Ca fait deux ans que cette compagnie est en redressement, avec des efforts des uns et des autres." Le groupe franco-néerlandais, au bord du gouffre financier fin 2011, avait mis en place en 2012 un plan d'économies et de restructuration, qui visait à faire passer la dette du groupe de 6,5 à 4,5 milliards d'euros fin 2015, et à réduire les coûts de deux milliards.

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Une grève "corporatiste". Pour le leader syndicaliste, il est clair "que là, les pilotes ne veulent pas participer aux efforts". Laurent Berger a souligné que "ça ne veut pas dire que nous n'avons pas des questions, des interrogations sur le développement de Transavia. Mais ce qui est sûr, c'est que là, il y a une grève corporatiste".

Le secrétaire général de la CFDT estime que les arguments avancés par les pilotes ne suffisent pas. Et d'asséner : "la CFDT d'Air France ne la soutient pas et est en désaccord". Le SNPL a appelé à la grève reconductible jusqu'au 22 septembre. Le Spaf, deuxième syndicat, et Alter (non représentatif) jusqu'au 18. Une grève d'une semaine serait le plus long conflit mené par des pilotes d'Air France depuis 1998.