Les négociations vont durer 10 semaines et pas une de plus. François Hollande espère que les partenaires sociaux qui se réunissent vendredi réussiront à s’entendre sur la réforme de l’indemnisation des chômeurs. L'actuelle convention d’assurance chômage s’arrête en effet le 31 mars. Et l’Unédic a déjà tiré la sonnette d’alarme : sa dette va dépasser les 22 milliards d’euros en 2014 si rien n'est fait. Comment dans ce cadre-là, conjuguer chômage record et l'objectif de baisse des déficits ? Europe 1 revient sur les pistes potentielles.
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Le patronat prône le retour à la dégressivité. Le Medef avait une idée précise afin de pousser les chômeurs au travail : rétablir la dégressivité qui existait jusqu’à 2001. Autrement dit, plus une personne reste longtemps au chômage, moins son indemnité est importante. Selon le syndicat patronal, l’intérêt est double : les chômeurs sont incités à retrouver du travail très rapidement et l’indemnisation coûte de moins cher à l’Unédic chaque mois. Toutefois, face à l’opposition des syndicats, cette solution est mise de côté.
Encourager financièrement ceux qui retravaillent. D'autres proposent, contrairement au Medef, d’encourager la reprise du travail avec un bonus financier. Si l’idée peut paraître saugrenue au moment où le gouvernement cherche à faire des économies, ses défenseurs affirment que cela accélèrera la reprise d'emploi et donc que le jeu en vaut la chandelle pour l’Assurance chômage.
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Les autres pistes. Actuellement, un chômeur ayant suffisamment cotisé peut espérer toucher son indemnité pendant 24 mois, voire 36 mois s’il a plus de 50 ans. Afin de réduire au plus vite les déficits, l'une des solutions envisagées serait de réduire la durée d’indemnisation. Le régime des intermittents est également dans le collimateur. Toutefois, le modifier pourrait coûter des voix précieuses en pleine période électorale.
Démystifier le débat. Selon les chiffres publiés par Pôle emploi, le nombre de chômeurs indemnisés représente environ la moitié des demandeurs d’emploi. En effet, les plus jeunes n’ont jamais travaillé et n’ont donc aucun droit, et d’autres ont dépassé depuis longtemps leur période d’indemnisation. Enfin, selon des chiffres de l'Unedic, daté du 31 décembre 2012, les chômeurs touchaient en moyenne 1.108 euros bruts mensuels. 95% des allocataires recevaient moins de 2.070 euros et ils sont à peine plus de 1% à percevoir entre 3.900 euros et le montant maximum mensuel, 6.161 euros.
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