Tous les assurés n’y gagneront pas au change. La Cour européenne de justice (CJE) a rendu un arrêt, mardi, selon lequel les compagnies d'assurance doivent arrêter de fixer leurs prix en fonction du sexe de l'assuré. Une décision, prise au nom de l’égalité, qui risque d’entraîner une hausse des tarifs pour les conductrices et une baisse des pensions de retraite des hommes.
Une hausse de 25% pour les femmes
"Prendre en compte le sexe des individus assurés comme un facteur de risque dans les contrats d'assurance constitue une discrimination", a statué la cour. Elle demande donc aux assureurs d'adopter une approche "unisexe" pour établir les primes à compter du 21 décembre 2012, confirmant ainsi une recommandation de ses conseillers en septembre.
Ce jugement est vivement critiqué par le secteur de l'assurance qui explique que les différences de tarifs entre hommes et femmes se justifient par leurs profils de risques différents. Les sociétés d'assurance soulignent que cette décision pourrait augmenter de 25% le coût de la couverture automobile pour les femmes qui paient actuellement un prix inférieur aux hommes car elles sont statistiquement moins impliquées qu'eux dans les accidents de la route.
Baisse de la pension pour les hommes
Elle pourrait également conduire à une baisse des pensions de retraites des hommes, qui reçoivent actuellement plus que les femmes, afin de prendre en compte leur espérance de vie moyenne inférieure à celle des femmes.
"L'effet sur les prix et les bénéfices et sur le choix des produits d'assurance pour les consommateurs dans l'ensemble de l'Europe pourrait être significatif", a commenté le lobby européen du secteur, le CEA, ajoutant qu'il était profondément déçu par la décision de la Cour de justice européenne. Les analystes estiment cependant qu'elle devrait avoir peu d'effet sur les bénéfices des assureurs car ils font preuve de suffisamment de souplesse dans la fixation de leurs tarifs pour y faire face.