On peut être supporter des Bleus, mais quand on est au travail, il faut généralement essayer de l’être discrètement. Et discrets, les deux agents de sécurité du magasin Auchan de Châtellerault, dans la Vienne, ne l’ont pas été assez, rapporte Centre France.
Le 4 juillet dernier, à 18h, la France rencontrait l’Allemagne en quart de finale de la Coupe du Monde au Brésil. Dans le magasin, tout le monde est en tricolore, les caissières portent même le maillot de l’équipe de France.
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Le match du coin de l’oeil ? Pour profiter un peu du match malgré le travail, l’agent en charge de la surveillance des écrans de sécurité zoome avec l’une des 200 caméras du magasin sur une télévision qui retransmet en direct le match dans les rayons. Devant lui, il dispose donc de douze écrans, dont l’un est braqué sur les Bleus.
Selon Centre France, son supérieur est également mis en cause puisqu’il aurait couvert son agent et aurait regardé le match, lui aussi, pendant une dizaine de minutes.
Rien de grave, selon Dominique Menant, le délégué CGT du magasin en question. “On était dans la fête. C’était tout à fait normal. Ils ne sont pas restés une heure et demi à regarder le match, c’était de temps en temps. Il ne faut pas oublier que la personne qui regardait tous les écrans a continué à surveiller tout le magasin”, explique le syndicaliste.
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La direction pas d’accord. Joint par Europe 1, le directeur du magasin ne défend pas du tout la même version. Pour lui, il y a bien une faute : les deux agents ont regardé le match en entier et ont donc délaissé les autres caméras de surveillance. "Leur métier, c'est de contrôler, d'intervenir en cas de problème de sécurité, pas de regarder un match de foot", a-t-il expliqué.
La sanction ne s’est en tout cas pas fait attendre puisque l’agent de sécurité a été sanctionné d'une mise à pied conservatoire de 8 jours, en attente d'une décision. Le second, son chef, est quant à lui convoqué par sa direction dès son retour de vacances, le 5 août prochain. Pour la CGT, cette soudaine dureté dans les sanctions est suspecte. “On sent bien que derrière tout cela, c’est une manière pour se débarrasser de ses employés, une manière pour les licencier”, craint Dominique Menant.