La France n'en a pas fini avec l'austérité. Après avoir demandé un effort généralisé de trente milliards d'euros d'économies cette année, le gouvernement prépare son plan d'action pour 2014. Il va ainsi falloir trouver encore quatre milliards d'euros supplémentaires, en plus des 10 milliards déjà prévus depuis le début du quinquennat Hollande et des "cinq à six milliards" évoqués la semaine dernière par le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, censés compenser la disparition de certains impôts fin 2013.
• Où trouver l'argent ? Matignon doit donc faire parvenir d'ici la fin de la semaine, selon les informations du Monde, une lettre de cadrage à chacun des ministères, précisant à quelle sauce ils seront mangés. Car le gouvernement refuse, pour l'heure, une ultime hausse d'impôts trop brutale. C'est du côté des réductions de dépenses, et donc des budgets ministériels, qu'il va falloir trouver les financements. Pour trouver les milliards manquants, chaque ministre est incité à proposer les coupes budgétaires les plus adaptées, notamment sur les crédits de fonctionnement.
Pour certains spécialistes du Budget au parlement, les quatre milliards supplémentaires seront également gagnés par des réductions ou suppressions de niches fiscales, notamment celle des DOM-TOM. Selon les mêmes spécialistes, Il va également falloir s'attaquer à certaines prestations sociales, comme les allocations familiales par exemple. Certaines dotations, enfin, ne devraient plus augmenter selon l'inflation, comme les pensions retraites et les allocations chômage. Des réductions de dépense qui pourraient s'ajouter aux pistes évoquées la semaine dernière pour trouver six milliards d'euros, comme la taxation des livrets A les plus garnis.
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• À quoi serviront ces quatre milliards? Ces nouvelles économies vont d'abord servir à financer la nouvelle politique sociale du gouvernement : les emplois d'avenir, la non diminution du nombre de fonctionnaires ou encore le plan pauvreté. Ça, c'est pour les quatre milliards évoqués mardi. Et pour les six milliards ? "En 2013, 5 à 6 milliards d'impôts ont été levés et ne le seront pas en 2014, car ils ne pouvaient l'être qu'une seule année", avait expliqué Jérôme Cahuzac, la semaine dernière sur Europe1. Il s'agit, par exemple, de la taxation accrue des assureurs ou de la modification du régime d'acomptes d'impôt pour les grandes entreprises. "La situation budgétaire du pays ne nous permet malheureusement pas de nous priver de 6 milliards de recettes", expliquait-il.
• Gronde des ministères en vue. Une chose est sûre, cette nouvelle cure d'austérité ne plaît pas du tout aux équipes gouvernementales. "On est à l'os", rapporte un ministre cité mardi par Le Monde. Il faut dire qu'entre la révision générale des politiques publiques prônée par Nicolas Sarkozy et les économies massives demandées par François Hollande, les ministères ne voient plus vraiment comment réduire leur train de vie sans abandonner certaines missions.
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