L’UFC-Que Choisir assigne Renault, Peugeot et Citroën en justice. L’association de défense des consommateurs dénonce des clauses abusives dans les contrats de garantie des véhicules. Certaines clauses empêchent les propriétaires d’une voiture, qui font réparer ou réviser leur véhicule en dehors du réseau agréé, de bénéficier de la garantie en cas de panne.
Rendre captif le consommateur
"C’est une manière de rendre captif le consommateur", a dénoncé Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir, mercredi matin sur Europe1. Pourtant les constructeurs ont déjà été condamnés, en novembre 2006, avec un arrêt de la Cour de cassation. Mais selon Alain Bazot, les constructeurs ont trouvé un moyen de contourner la décision.
"Le système n’est pas suffisamment bien fait", explique-t-il, "le fait que les consommateurs sont isolés, fait que les constructeurs peuvent agir en quasi impunité". Depuis l’arrêt du 14 novembre 2006, les clauses ont été modifiées, mais "il existe toujours un message subliminal qui fait comprendre au consommateur qu’il risque de ne pas avoir de garantie", ajoute Charlotte Dekeyser, juriste à l’UFC, "les clauses ont seulement été réécrites en termes volontairement ambigus", précise-t-elle à Europe1.fr.
33% plus chers que les indépendants
"On demande aujourd’hui à ce que le propriétaire d’une voiture puisse s’adresser à n’importe quel garagiste lorsque la prestation recherchée n’est pas comprise dans le contrat de garantie", ajoute-t-elle.
Et l’enjeu est de taille pour le consommateur, car l’entretien et la réparation représentent au moins 40% du coût total d’une voiture sur l’ensemble de sa durée de vie. Et une enquête réalisée par l’UFC-Que Choisir en 2009 auprès de 3.500 ateliers a mis en évidence qu’en terme d’entretien les tarifs des garages "officiels" étaient 33% plus chers que les indépendants.