Autoroute : la douloureuse pour les automobilistes ?

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Carole Ferry avec , modifié à
L'Etat veut taxer davantage les sociétés d'autoroute. Qui menacent de répercuter la hausse.
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L'INFO. Si vous trouvez les autoroutes déjà très chères, cela pourrait être pire l'hiver prochain : tout se joue en ce moment, à travers un véritable bras de fer entre le gouvernement et les sociétés d'autoroute. Contraint de trouver de l'argent, le gouvernement lorgne en effet sur les bénéfices conséquents engrangés par les sociétés exploitant les autoroutes françaises. L'Etat envisage donc d'augmenter de 50% la redevance que ces dernières lui versent. Sans surprise, celles-ci s'y sont immédiatement opposées et demandent en compensation une augmentation des tarifs des péages.

L'Etat en quête d'argent. Tout est parti d'un décret paru au Journal officiel le 29 mai. Celui-ci prévoit d'augmenter de 50% une taxe, la "redevance domaniale", que les sociétés d'autoroutes doivent acquitter annuellement. Jusqu'à présent  c'était environ 200 millions d'euros par an, ce sera désormais 100 millions de plus.

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Les gestionnaires d'autoroute organisent la fronde. "C'est un peu fort de café", a réagi mercredi le PDG de Vinci, Xavier Huillard, qui estime avec ses homologues que "nous avons le droit pour nous." L'entreprise reproche à l'Etat de changer en pleine partie les règles du jeu, édictées lors de la privatisation des autoroutes en 2006. Le PDG veut donc compenser cette ponction en augmentant encore les tarifs des autoroutes. Sauf qu'il a besoin du feu vert du gouvernement pour modifier le prix des péages. S'il n'obtient pas gain de cause, il ira en justice et à déjà déposé un recours auprès du Conseil d'Etat il y a une dizaine de jours.

Les critiques des Sages. Mais les exploitants des autoroutes ne sont pas dans les meilleures dispositions : un rapport de la Cour des comptes paru la semaine dernière porte un coup aux arguments des sociétés autoroutières. D'après ce rapport, l’État se montre trop passif face à ces dernières, avec pour conséquences des augmentations des tarifs des péages "supérieures à l'inflation, contrairement à la règle originelle de la concession" et des engagements de la part des sociétés non respectés. Le député PS des Landes Henri Emmanuelli a d'ailleurs réagi à son tour, jugeant que "ce qui [était] fort de café", c'était d'"oser utiliser ce ton après la publication du rapport de la Cour des comptes". Reste à connaître la décision du Conseil d'Etat sur le sujet.