Le gouvernement a finalement tranché, ou presque : les tarifs d'autoroutes vont être gelés au moins plusieurs mois. Ils auraient dû augmenter d'au moins 0.57% le 1er février mais plusieurs ministres ont exposé au grand jour leur opposition à cette hausse, Ségolène Royal en tête. Après des semaines de négociations discrètes, le gouvernement a finalement décidé de temporiser : la hausse est suspendue mais le débat est loin d'être clos.
De nouvelles négociations ont déjà débuté. Le gouvernement a donc préféré se donner du temps et lancer une nouvelle consultation. L'Etat a en effet lancé mardi matin un round de négociations avec les parlementaires sur ce dossier. Plusieurs réunions vont se tenir tous les mercredis de 17h à 19h et un point doit être fait fin février. Objectif : trouver d'ici à fin mars un accord qui permette de ne pas rouvrir ce dossier tous les ans.
Ce groupe de travail est chargé d'examiner "les deux scénarios envisageables", à savoir une renégociation ou une résiliation des contrats de concession, a rappelé Matignon dans un communiqué, ajoutant que le Premier ministre avait souhaité qu'un point d'étape soit effectué "d'ici à fin février". Toutes les options sont sur la table dont une nationalisation des autoroutes. L'Etat cherche à trouver un accord global avec les sociétés d'autoroutes sur les tarifs, l'encadrement des profits et la régulation de leurs activités. Les sociétés d'autoroutes laissent entendre qu'elles pourraient aller au contentieux pour non-respect du contrat.
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Mais les gestionnaires d'autoroutes ne lâcheront rien. Ces entreprises ne l'ont jamais caché : elles sont prêtes à des aménagement, à condition qu'elles gagnent autant d'argent qu'auparavant. Autrement dit, elles ne cèderont sur rien et ont déjà commencé à le faire savoir. "Les sociétés regrettent profondément cette décision unilatérale qui décrédibilise de façon durable la signature de l'État pour les contrats de partenariat public-privé", a regretté l'Association des sociétés françaises d'autoroutes (Asfa). Avant d'ajouter : "Il leur appartient, pour préserver leurs droits, d'entamer sans attendre une procédure contentieuse".
Filiales pour la plupart des géants français du BTP Eiffage (APPR et Area) et Vinci (ASF, Escota et Cofiroute), ainsi que de l'Espagnol Abertis (Sanef et SAPN), elles exploitent les concessions jusqu'en 2027-2033.