L'actu. Le Pacte d'avenir pour la Bretagne franchit vendredi la dernière étape avant sa mise en oeuvre avec la signature du texte, à Rennes, par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le président PS de la Région, Pierrick Massiot, en pleine tourmente économique et sociale.
Le préfet Patrick Strzoda, qui a organisé une trentaine de réunions avec les acteurs politiques, économiques et sociaux en vue de l'élaboration du texte, apposera aussi sa signature en bas du document. Jeudi, au terme de la consultation par les instances du conseil régional et deux jours après l'avis, réservé mais favorable, des membres du Conseil économique, social et environnemental de Bretagne (Ceser), ce sont les élus de cette collectivité qui se sont prononcés à une courte majorité en faveur du Pacte (46 voix pour, 36 contre, une élue UMP absente pour cause de condamnation).
Manifestation. Ils ont ainsi autorisé Pierrick Massiot à signer le texte avec le préfet et le Premier ministre, qui se déplace à Rennes entouré de 5 ministre: Philippe Martin (Ecologie), Michel Sapin (Travail), Stéphane Le Foll (Agriculture), Marylise Lebranchu (Décentralisation) et Guillaume Garot (Agroalimentaire). Les élus du groupe Droite et Centre du conseil régional, qui ont voté contre le texte, ont décidé de boycotter la cérémonie de signature. Et deux syndicats, Force ouvrière et Sud, ont appelé à une manifestation.
C'est Jean-Marc Ayrault qui avait lancé le pacte mi-octobre pour trouver des solutions pérennes à la "crise bretonne", liée à une avalanche de restructurations et de plans sociaux dans l'agroalimentaire, les télécom et l'automobile, trois piliers de l'économie bretonne.
Des mesures d'urgence. La colère en Bretagne a en outre été alimentée par le rejet de l'écotaxe, aujourd'hui simplement suspendue. Le pacte énumère des mesures d'urgence pour les filières et les salariés en difficultés, des dispositions dans les domaines de l'emploi, de l'accès au marché du travail, de l'enseignement supérieur et la recherche notamment, mais aussi pour l'agri-agroalimentaire, en pleine tourmente. Soit, au total, une enveloppe de près de deux milliards d'euros d'aides ou de prêts, nouveaux ou déjà actés.
Outre un rappel des objectifs du Pacte, le Premier ministre devrait aborder dans son discours la question de la décentralisation, chère à de nombreux élus bretons, mais aussi un des chevaux de bataille des Bonnets rouges. Ce mouvement est à l'origine de deux manifestations de masse, en novembre, à Quimper et à Carhaix (Finistère), pour l'emploi, la suppression de l'écotaxe et la "régionalisation".
LE CHIFFRE - Près de 2 milliards d'euros pour la Bretagne
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