Il est dans le collimateur du régulateur bancaire de New York. Georges Chodron de Courcel, directeur général délégué de BNP Paribas, est visé par le régulateur bancaire qui demande son départ. Une demande formulée dans le cadre d'un règlement du contentieux aux Etats-Unis sur des soupçons d'infraction aux sanctions contre l'Iran et d'autres pays.
Une dizaine de collaborateurs visés. Georges Chodron de Courcel n’est pas le seul à être visé. Il figure parmi plus d'une dizaine de collaborateurs de la banque que le régulateur souhaite voir quitter l'établissement de crédit dans le cadre du règlement du dossier. Le départ de Courcel est probable, estime-t-on de même source. Une porte-parole de la banque, ainsi que le régulateur bancaire ont refusé de commenter ces informations.
Georges Chodron de Courcel, 64 ans et entré à la BNP en 1972, est directeur général délégué de BNP Paribas depuis juin 2003, en charge de la banque de financement et d'investissement (Corporate & Investment Banking et Investment Solutions).
Soutenu par les administrateurs. Mais de source proche du dossier, on déclare que les administrateurs de la banque font bloc et soutiennent "à l'unanimité" la direction et sa stratégie, ajoutant que la BNP n'envisageait pas le départ de hauts dirigeants dans le cadre des négociations avec les autorités américaines.
Le premier groupe bancaire français est accusé par la justice américaine d'avoir financé des opérations en dollars avec des pays sous embargo américain, tels que l'Iran. La pénalité pourrait atteindre 10 milliards de dollars (7,3 milliards d'euros). La banque pourrait aussi se voir interdire temporairement de régler des transactions en dollars, dit-on de mêmes sources.
Un sujet délicat au niveau diplomatique. De son côté, le ministre français des Finances, Michel Sapin, s’est inquiété des conséquences de ce contentieux sur "les négociations entre l'Union européenne et les Etats-Unis sur un accord de libre-échange".
Le sujet a été également abordé lors d'un dîner à Paris entre François Hollande et Barack Obama, à la veille des commémorations du Débarquement allié de 1944 Le président américain avait déjà indiqué quelques heures plus tôt très clairement qu'il refusait de se mêler du dossier. "Ma réponse sur le cas bancaire est courte et simple : la tradition des Etats-Unis veut que le président n'interfère pas dans les poursuites", a-t-il dit en rappelant que la justice américaine était indépendante.
La BNP a déclaré il y a plusieurs semaines être en discussion avec les autorités américaines au sujet de "certains paiements en dollars US impliquant des Etats ou des personnes morales ou physiques qui pouvaient être soumises à des sanctions économiques édictées par les lois des Etats-Unis". Elle a informé ses actionnaires que la pénalité qu'elle pourrait devoir payer pourrait "excéder très significativement" une provision de 1,1 milliard de dollars constituée fin 2013. Elle dit aussi avoir fait évoluer son dispositif de contrôle pour s'assurer qu'une telle situation ne se reproduise pas.
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