La crise de la dette se fait sentir. Le géant bancaire BNP Paribas s’apprête à supprimer des "centaines" de postes, selon son directeur général, Baudoin Prot. Des annonces de "réduction d’effectifs" seront faites autour du 15 novembre et se feront "essentiellement dans la banque de financement et d’investissement et au niveau mondial". La France sera bien concernée, a indiqué Baudoin Prot jeudi, sans plus de précisions.
Les activités touchées, ordinairement très juteuses, ont subi de plein fouet la crise de la dette. Les résultats de la deuxième banque de la zone euro s’en sont ressentis : BNP Paribas a annoncé jeudi un bénéfice net total en repli de 71% au troisième trimestre. Et les revenus de sa banque de financement et d’investissement ont reculé de près de 40% sur cette période.
ING va aussi supprimer des postes
Le directeur général de la banque s’est cependant voulu rassurant quant à un éventuel défaut de la Grèce, qui serait "gérable" pour la banque. "Désagréable mais gérable", a précisé Baudoin Prot. Il a également prévenu que la décote de 50% des titres d’Etat grecs détenus par les créanciers privés, comme le prévoit l’accord conclu à Bruxelles, serait la "dernière offre" de BNP Paribas.
"C’est la dernière fois que nous participons à un exercice volontaire vis-à-vis de la Grèce", a-t-il affirmé, appelant les Grecs à "reprendre leurs esprits" et mettre "en œuvre rapidement l’accord de la semaine dernière dans lequel tous les créanciers privés de la Grèce […] sont disposés à abandonner la moitié de leur dette". "La Grèce aurait bien tort de passer à côté d’une telle offre", a-t-il poursuivi.
Le groupe bancaire français n’est pas le seul à dégraisser : le Néerlandais ING a annoncé jeudi la suppression de 2.000 emplois, cette fois au sein de sa filiale de banque de détail aux Pays-Bas. 700 autres postes "externes" vont également disparaître.