Spie-Batignolles mène une "politique de dissimulation des accidents du travail" a dénoncé devant la justice prud'homale l'avocat d'un coffreur licencié après son refus d'être reclassé dans un poste à 200 km de chez lui et alors qu'il était inapte au travail en raison d'une maladie professionnelle. L'affaire était jugée devant le conseil de Prud'hommes de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, qui rendra sa décision le 15 avril.
Embauché en CDI comme coffreur dans une filiale du groupe de BTP en novembre 2010, l'ex-salarié souffre d'une dégénérescence des tendons au coude droit, ce qui conduit la médecine du travail à le déclarer inapte en septembre 2011 et à demander son reclassement dans un poste administratif. Mais la direction, jugeant qu'aucun poste adapté à sa formation n'est disponible au sein du groupe, lui propose un emploi de gardien de piscine à mi-temps pour l'une de ses filiales, à Blois, dans le Loir-et-Cher, à 200 km de son domicile. Le salarié refuse ce poste et est licencié en mars 2012.
Selon le code du travail, l'employeur doit, dans la mesure du possible, reclasser un salarié déclaré inapte au travail à la suite d'une maladie professionnelle ou d'un accident du travail. Or selon l'avocat du salarié Christophe Bastiani, le groupe, qui compte 9.000 salariés, n'a pas mené de "recherches sérieuses pour proposer un poste qui correspondait aux compétences" de l'ex-salarié, par ailleurs formé en informatique. L'avocat demande le paiement d'indemnités équivalentes à 15 mois de salaires soit environ 40.000 euros.