Christine Lagarde a affronté mercredi son baptême du feu comme directrice générale du Fonds monétaire international avec une réunion de son conseil d'administration sur les banques européennes, après des jours de controverse. Cette instance où siègent les représentants de 24 Etats membres, dont cinq de la zone euro, a discuté selon son ordre du jour officiel des conclusions préliminaires de ses économistes sur l'état de l'économie et de la finance mondiales.
Selon une source proche de l'institution, le "Rapport sur la stabilité financière dans le monde" publié par le FMI chaque semestre, et attendu le 21 septembre, examine en détail la solidité du système bancaire européen. D'après le Financial Times, qui a cité "deux responsables", la réunion a vu éclater une "vive controverse" entre fonctionnaires du FMI et Européens.
Les calculs des économistes du FMI montrent que si les banques européennes inscrivaient à leur bilan les obligations des Etats de la zone euro à leur valeur de marché, leurs fonds propres tangibles chuteraient d'environ 200 milliards d'euros au total, soit de 10 à 12%, a rapporté le quotidien britannique. Ces chiffres sont visiblement ceux qui ont poussé samedi Christine Lagarde, à encourager les Européens à recapitaliser, si besoin par des fonds publics, les banques du continent. Des propos qui lui ont valu une pluie de critiques en Europe, dont les dirigeants ont fait valoir la bonne santé des grands établissements.