François Baroin, ministre de l'Economie et des Finances, était l'invité du Grand Rendez-vous dimanche, sur Europe 1. Il a à cette occasion réaffirmé sa confiance en la Grèce. "Nous faisons confiance à la Grèce", a assuré, alors que 68% des Français désapprouvent l'augmentation de la contribution française au sauvetage de la Grèce, selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France.
"Le soutien à la Grèce est sous forme de prêt, pas de don", a-t-il rassuré, avant d'ajouter : "les observateurs sont en place, ils poursuivent leurs travaux. La Grèce sait ce qu'elle a à faire nous le lui avons dit, elle a des engagements, elle a des devoirs vis-à-vis de ses créanciers, elle a donc l'exigence d'apporter des réponses". Il a également annoncé que l’accord du 21 juillet dernier serait actif à la mi-octobre. "L'accord du 21 juillet élargit les interventions du fonds européen, il lui permet d'agir par anticipation. Cet outil est bon, simplement il n'est pas encore mis en œuvre (...) Il faut que les parlements européens votent, et tous les parlements ont donné une date. A la fin de la première quinzaine d'octobre, ce fond sera actif".
"La Grèce sait ce qu'elle a à faire" :
Un fonds qui n'est pas dû au "plaisir d'être solidaire à l'égard des Grecs", mais qui a pour but de "sauver l'euro", selon le ministre.
Le projet PS "à la poubelle"
François Baroin a également évoqué le budget 2012 lors de son entretien. "Il est exigeant (...) Dans une stratégie au long cours, qui doit nous emmener en 2013 à 3% de déficit, nous n'avons pas les moyens de nous payer le luxe de satisfaire telle demande de tel ministère ou de tel lobby", a-t-il affirmé. Alors que l’opposition prône un plan de relance, le ministre des Finances a été catégorique : "Je suis convaincu qu'une relance aurait un impact très négatif dans la situation financière actuelle".
Interrogé sur ce qu’il souhaiterait dire à Martine Aubry, il a été très sévère envers le projet socialiste. "Oubliez cette affaire et oubliez par la même votre projet, il est caduque". "Il faut qu'ils jettent à la poubelle leur projet, il faut qu’ils oublient leur projet de créer des emplois publics et d'augmenter de plus de 50 milliards les impôts", a-t-il ajouté, affirmant que du côté du gouvernement, "il n'est pas question une seconde d'une hausse générale des impôts".
"Il faut qu'ils jettent leur projet" :
"Lassé" du "feuilleton" DSK
Interrogé sur l'intervention de Dominique Strauss-Kahn dimanche soir sur TF1, il a souhaité rester "digne". "Franchement, ça n'est pas une question pour le gouvernement, c'est peut-être un problème pour le PS, mais personnellement je suis assez lassé de ce feuilleton, la bande annonce aujourd'hui m'intéresse plus". Selon lui, "tout a été dit et redit". Avant d'ajouter : "je ne sais plus quoi vous dire là-dessus, on a été au gouvernement et dans la majorité dignes, corrects, convenables, on continuera de l'être".
Il estime toutefois que si Dominique Strauss-Kahn annonçait son soutien à un candidat, cela ne serait pas bénéfique pour lui. "Je pense qu'ils sera intéressant de voir s'il soutiendra un candidat au PS. Il y aura un côté 'dis-moi qui tu soutiens, je te dirai pour qui tu votes'", a-t-il affirmé. A la question :"est-ce que cela plomberait le candidat ?", il a répondu "voilà".
La Fête de l'Huma, "surréaliste"
Alors que les candidats PS se sont rendus à la Fête de l’Humanité, pour rencontrer Jean-Luc Mélenchon, François Baroin a estimé : "c'est surréaliste, ils ne sont pas venus serrer la main à Mélenchon, ils ont demandé le programme, et ont baisé la babouche en se faisant insulter, mais en disant merci". "Les Français vont se dire 'qui va nous emmener dans les cinq ans qui viennent', il faudra quelqu'un qui soit incontesté", estime-t-il.
Enfin, interrogé sur le succès du débat PS jeudi sur France 2 , il a préféré ironiser : "de là où j'étais, en Pologne, cela m'a assez peu impressionné. Qu'il y ait une part de spectacle, que la cuisine électorale du PS soit un élément d'intérêt pourquoi pas (...) Mais s'il y a beaucoup de votants, il y aura une difficulté supplémentaire à faire la coalition avec l'autre gauche".
Ecoutez le Grand rendez-vous en intégralité en cliquant ici.