Barrages, opérations escargot : les routiers à nouveau en grève

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avec AFP , modifié à
BRAS-DE-FER - Les chauffeurs réclament toujours la reprise des négociations salariales avec le patronat, actuellement au point mort.

Syndicats de routiers et représentant du patronat tentent de parler salaire depuis des mois, une discussion qui a viré au dialogue de sourd tant les positions de chacun de vue sont éloignées. La plupart des représentants des employeurs ont même quitté la table des négociations. Pour les obliger à y revenir, les chauffeurs ont donc décidé de redescendre dans la rue : ils multiplient depuis dimanche soir les barrages, opérations escargot et autres blocages.

Les raisons de la grève. La crise et la concurrence grandissante des chauffeurs issus d'Europe de l'Est ont poussé les entreprises de transport à se serrer la ceinture. Résultats, les grilles salariales dans le transport routier de marchandises sont bloquées depuis 2012, un régime auquel les syndicats de routiers veulent mettre fin. Ces derniers réclament donc une revalorisation, d'autant que la totalité des minima conventionnels du secteur est passée, à l'exception d'un seul, sous le salaire minimum. N'ayant plus de nouvelles du patronat depuis le 9 février,les syndicats ont donc décidé d'agir à nouveau.

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Des barrages sur tout le territoire. Le mouvement, à l'appel de l'intersyndicale (CFDT,CGT, FO,CFTC, CFE-CGC), a démarré dimanche soir, mais c'est tôt lundi matin qu'il s'est étendu, à l'exception du Sud-Est. En Alsace, une "petite centaine" de militants en colère, installés depuis dimanche soir, continuaient lundi matin à bloquer un entrepôt de marchandises Auchan de la zone industrielle de Duppigheim. "Nous ne laissons passer que les voitures mais aucun camion", a expliqué à l'AFP Pascal Vaudin, secrétaire général CFDT des transports du Bas-Rhin. A 13 heures, les routiers ont prévu une manifestation escargot sur l'autoroute A4, au nord de Strasbourg.

Dans le Sud-Ouest, les salariés avaient entamé dès dimanche soir un blocage au centre routier de Castelnau d'Estrétefonds et "une cinquantaine de camions bloquent toujours  l'accès" lundi matin, a indiqué la gendarmerie, précisant que "l'ambiance est calme". Par ailleurs, selon le Centre régional d'information routière (CRICR), l'accès à l'A62 en direction de Bordeaux "est bloqué pour les poids lourds". "Nous maintenons le blocage jusqu'à ce que les patrons reviennent à la table des négociations. Cela durera le temps qu'il faut", a indiqué Stéphan Pouget, secrétaire Midi-Pyrénées CFDT Route. Au nord de Bordeaux, une cinquantaine de manifestants bloquent depuis 3H00 l'accès au dépôt pétrolier de Bassens. Entre 60 et 70 camions ont pu y accéder mais se retrouvent bloqués à l'intérieur.

En Haute-Normandie, deux points de blocage ont été mis en place lundi, peu après 7H00, à Rouen, en zone industrielle au sud et au sud-ouest de la ville. Une trentaine de poids lourds participent aux blocages. Dans la région de Lille, la grève a perturbé la circulation. Vers 6h30, une opération sur l'A21 a occasionné 10 kilomètres de bouchon entre Lens et Douai. Par ailleurs, depuis 6h30, deux voies de droite en direction de Paris sur l'A1 sont neutralisées, entraînant "au maximum 23 kilomètres de ralentissement sur l'A1", a indiqué le centre régional de circulation routière.