Dans une interview aux Echos, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso s'est longuement expliqué mercredi sur le conflit qui l'oppose à la France. "Il n'y a aucun lien rompu", a-t-il lancé en préambule. Il y a dix jours, Barroso qualifiait la France de "réactionnaire" à propos de sa position sur un accord de libre échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis, provoquant une réaction violente d'Arnaud Montebourg. "Je crois que la principale cause de la montée du Front national est liée à la façon dont l'UE exerce aujourd'hui une pression considérable sur des gouvernements démocratiquement élus", lui avait rétorqué le ministre du Redressement productif, recueillant au passage le soutien du gouvernement.
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"Ce conflit est complètement artificiel. Mes déclarations ont été délibérément déformées", tempère José Manuel Barroso dans l'interview au quotidien économique, admettant seulement une "différence de stratégie avec la France". "Ma deuxième culture, après le Portugal, c’est la France !", justifie-t-il encore. Quant à l'attaque d'Arnaud Montebourg, le président de la Commission européenne se défend - lui et la Commission - de faire monter le populisme en Europe. "C'est une erreur complète d'analyse", estime-t-il. "Le populisme est bien antérieur à la crise économique".