"Je suis pour un syndicalisme qui s'insurge et proteste contre les inégalités. Mais qui propose et s'engage aussi pour obtenir des résultats", a martelé Laurent Berger, patron de la CFDT, jeudi 1er mai sur Europe1, marquant sa différence avec la CGT. Pour la deuxième année de suite, les deux syndicats ne défileront pas ensemble le 1er mai.
Dispersés. La CGT sera avec, pour la première fois, FO, à la tête du grand cortège habituel du 1er mai, avec comme mot d'ordre la dénonciation du Pacte de responsabilité et du plan d'économies de 50 milliards défendu par Manuel Valls. Le secrétaire général de la CFDT, quant à lui, participera avec son homologue de l'Unsa à un rassemblement en fin de matinée près du métro Stalingrad... sur l'Europe et le progrès social.
"Il y a désunion". "Il n'y a pas de guerre syndicale. Mais il y a désunions car nous ne partageons pas la même vision de la démocratie sociale, de la place des syndicats", s'est expliqué le patron de la CFDT sur Europe1. "Nous devons regarder la réalité en face. Il faut contester quand cela en vaut la peine mais aussi proposer. Pour être utile, il faut obtenir des avancées pour les salariés et pas seulement relayer leur mécontentement", a poursuivi Laurent Berger.
Le leader syndicaliste a par ailleurs vivement critiqué la grève chez Air France. "Je me méfie des syndicats corporatistes au sein d'Air France. J'ai une autre conception du syndicalisme que la menace", a taclé Laurent Berger.
"Que le patronat arrête de geindre". Le leader de la CFDT n'en reste pas moins vigilant envers le gouvernement et le Medef. Sur le Pacte de responsabilité et les aides aux entreprises, Laurent Berger demande au "patronat de s'engager sur l'emploi. Il faut qu'il arrête de geindre". Il trouve également le gel de cinq ans des salaires de fonctionnaires "inacceptables". "Le 15 mai, je serai dans la rue pour dire que ce n'est pas normal. Il y a un problème de pouvoir d'achat pour ceux qui rendent service à la société".