L’emploi est le cheval de bataille des syndicats. Avec le "pacte de responsabilité", François Hollande pousse les partenaires sociaux à négocier. Une bonne chose pour Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, qui est prêt à discuter, si des engagements sont pris du côté patronal, comme il l’a expliqué jeudi au micro d’Europe 1.
Combattre ensemble le chômage. "Je dis chiche" au pacte de responsabilité a lancé Laurent Berger à Jean-Pierre Elkabbach au micro d’Europe 1. Le leader syndical, excédé par "les plans sociaux et les trois millions de chômeurs", souhaite une mobilisation forte pour l’emploi. Mais sans tomber "dans la logique de deal", le patron de la CFDT demande au patronat des engagements forts.
Négocier branche par branche. "Ce n’est pas moi qui me balade avec un pin’s 'un million d’emplois'", rappelle Laurent Berger, dénonçant les propos du Medef. Le syndicat patronal demandait des allègements de charges, en échange de créations d’emplois. Une fois la suppression des cotisations familiales obtenues, il a précisé que c’était un objectif et non un engagement. "Je ne demande pas des engagements chiffrés macro car je trouve ça idiot", précise Laurent Berger qui conditionne la signature du "pacte de responsabilité" à "des discussions sur l’apprentissage, les qualifications, le maintien de l’emploi" branche par branche.
Réformer l’Assurance chômage, sans pénaliser les chômeurs. L’Unédic a un déficit de 18 milliards d’euros. Réformer le système, pour le sauver, est impératif. Laurent Berger en est conscient, mais refuse de "baisser les droits des chômeurs". Le patron de la CFDT dénonce également quelques idées préconçues sur le sujet. "Il est hors de question de mettre de la dégressivité dans l'indemnisation des chômeurs et le plafond d’indemnisation des cadres ne concerne presque personne. Sans compter que les cadres participent plus au financement de l’assurance chômage qu’ils n’en profitent. C’est un faux débat", assure Laurent Berger.
Ne plus sabrer à l'aveugle dans les dépenses publiques. "La CFDT n’a jamais été contre un regard sur les dépenses publiques", glisse Laurent Berger. Il dénonce toutefois les coups de "rabots" dans les dépenses, sans analyse des besoins des collectivités. "La dépense publique c’est de l’investissement, de la masse salariale, des solidarités, des services rendus à la population, ce n’est pas juste un coût", rappelle le leader syndical.
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