Réformer les 35 heures, comme le suggérait Emmanuel Macron dans une interview accordée avant qu'il ne devienne ministre de l'Economie ? "Ce n'est pas une bonne idée", a réagi Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, jeudi matin sur Europe 1. "Cette question n'(était) pas à l'ordre du jour", a-t-il précisé, avant d'ajouter : "ce n'est pas une bonne idée de le sortir", a fortiori, "quand on va être ministre de l’Economie".
Emmanuel Macron, nouveau ministre de l'Economie, s'est déclaré dans une interview accordé la veille de sa nomination, favorable au fait d'autoriser "les entreprises et les branches à déroger" aux 35 heures, en cas d'accords avec les organisations syndicales. Mais Laurent Berger a refusé de condamné a priori Emmanuel Macron, d'autant qu'il a accordé cette interview alors qu'il ignorait qu'il allait devenir ministre de l'Economie et que son rôle était alors d'explorer toutes les pites possibles.
Macron sera jugé sur ses actes. "Vous vous rendez compte qu’on est en train de parler de savoir si monsieur Macron serait légitime ou pas pour être ministre de l’Économie quand il y a 5 millions de chômeurs ? Quand il y a plein d’entreprises en difficulté ? Ce n’est pas cela le sujet, ce n’est pas ce qui intéresse les Français. Le climat politique quoi est en train d’être créé, par le gouvernement, la majorité mais aussi l’opposition, cela alimente la désespérance sociale, cela alimente la crise de confiance de notre pays et les gens n’y croient plus", a ajouté le secrétaire général de la CFDT.
Avant de préciser : "Les gens ont des parcours, je les respecte. Ce que j’attends, ce sont des actes. Pour monsieur Macron, ce sera les actes aussi".
"Défendre l'entreprise, ce n'est pas défendre les patrons, a insisté le secrétaire général de la CFDT, il faut sortir de cette vision binaire, les salariés ont besoin que leur entreprise aille bien, ils ont besoin que leur entreprise crée de la richesse, mais à condition qu'ils soient respectés." "L'entreprise, ce n'est pas le diable ou alors l'ange, c'est une unité économique et moi, ça ne me choque pas", a ajouté Laurent Berger, au lendemain du discours du Premier ministre devant le patronat mercredi.