"Le chômage n'a pas explosé", a certifié Xavier Bertrand sur Europe 1 vendredi. Pour le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, le chômage est un fléau qui frappe beaucoup plus les autres pays européens. C'est pourquoi, même si le taux de chômage de la France a encore augmenté (de 0,6%) au mois de mars, et pour le onzième mois consécutif, il estime que l'"on a évité son explosion". Le ministre a d'ailleurs précisé que le taux de chômage avait augmenté de 40% dans le reste de l'Europe depuis le début de la crise.
"Les chiffres ne sont pas bons"
Le Premier ministre François Fillon reconnaît de son côté, vendredi, dans les colonnes du quotidien économique Les Echos que "les chiffres ne sont pas bons". "L'activité a fortement ralenti depuis plusieurs mois, les statistiques du chômage en sont la conséquence automatique", explique-t-il, ajoutant que "le niveau du chômage est plutôt moins élevé que dans les autres pays européens". "Il faudra attendre la seconde partie de 2012, voire la fin de 2012 pour que le chômage se résorbe. On a besoin de retrouver de la croissance en Europe", affirme-t-il.
Une analyse que ne partage pas le PS. Martine Aubry, la première secrétaire du parti, avait de son côté qualifié Nicolas Sarkozy de "candidat du vrai chômage", jeudi, dans un communiqué. "16.600 chômeurs de plus sont venus grossir les rangs de Pôle emploi en mars 2012, ce qui porte l'augmentation à 193.300 en un an. Si l'on inclut les personnes ayant une activité réduite, la hausse atteint 30.700 en un mois", avait-elle précisé. "On se demande quelles nouvelles circonvolutions Monsieur Sarkozy va inventer pour expliquer aux Français que c'est une bonne nouvelle !", avait-elle poursuivi.