L'INFO. "Phone House rend les armes", a regretté mardi le délégué syndical FO de l'enseigne, Gregory Etienne. Le distributeur de téléphonie a en effet annoncé l'arrêt, dès l'année prochaine, de ses activités de distribution physique en France, où travaillent 900 de ses 1.200 salariés. Les magasins du groupe fermeront donc leurs portes "de manière progressive, courant 2014", a indiqué la direction à l'issue d'un comité d'entreprise mardi.
Qu'est-ce qui cloche ? Le groupe justifie ce raccrochage par la "non-viabilité démontrée de son modèle de distribution". De source syndicale, The Phone House a également expliqué la fin des activités "par l'impact du low-cost, de l'arrivée sur le marché de l'opérateur Free Mobile et du e-commerce".
En septembre 2012, Phone House, déjà en difficulté, avait annoncé un projet de plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), avec la suppression de 246 postes et la fermeture de 79 magasins à la clé. Le groupe s'était néanmoins rétracté et avait suspendu ce plan le 1er mars dernier, pour étudier l'impact de la décision de France Télécom-Orange de ne pas renouveler son contrat avec eux à la fin de l'année. Orange, qui représente quelque 52% des ventes de The Phone House, avait finalement décidé début avril de donner un an de sursis à l'opérateur. Mais Mardi, la direction a indiqué que la conclusion de son étude était sans appel : la distribution physique de Phone House n'est plus rentable.
Que vont devenir les salariés ? La direction indique "faire de la sauvegarde des emplois son unique objectif et travaille à une série d'initiatives permettant d'identifier de nouvelles opportunités pour ses salariés mais également pour ses franchisés". Elle a assuré vouloir "minimiser la perte des emplois", sans toutefois donner de chiffres sur l'impact de son annonce. Selon les syndicats, 900 des 1.200 salariés français travaillent dans les 300 boutiques de la chaîne.
La direction affirme que "des discussions actives ont été engagées" avec d'éventuels repreneurs, mais n'a pour le moment donné aucun nom. Les projets précis du groupe pour l'avenir "seront présentés dans le courant du mois de mai aux représentants du personnel", indique Phone House.
Les syndicats pas rassurés. Pour Gregory Etienne, élu au CE et délégué FO, c'est certain : "il va y avoir des licenciements économiques". "J'espère qu'il y aura un plan de sauvegarde de l'emploi pour avoir un accompagnement des salariés. Ma peur d'élu et de salarié, c'est qu'il y ait un dépôt de bilan et qu'on parte une main devant et une main derrière, notamment en termes de formation pour rebondir. On en saura plus dans les prochains jours", a poursuivi le syndicaliste.