Les salaires en Allemagne n'augmentent pas assez rapidement et le gouvernement doit assurer que leur progression est alignée sur celle de la productivité, a déclaré le commissaire européen à l'Emploi, Laszlo Andor, dans un entretien publié dimanche par le journal Welt am Sonntag. "Depuis environ 10 ans maintenant, les hausses de salaires en Allemagne n'ont pas suivi l'évolution de la productivité, et de loin", a expliqué Laszlo Andor. "L'économie allemande a enregistré d'importantes hausses de productivité mais en comparaison, l'évolution des salaires a été relativement faible."
"Une responsabilité particulière". Le commissaire a aussi estimé que l'Allemagne avait une responsabilité particulière à assumer en raison du poids de son économie, ajoutant qu'elle devrait augmenter nettement ses investissements publics et réduire ses "excédents commerciaux excessifs, qui pénalisent d'autres pays européens". Des propos qui font écho à ceux de François Hollande, qui, début août, déclarait qu'il attendait de l'Allemagne "un soutien plus ferme à la croissance".
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L'entretien ne détaille pas les raisons qui, pour le commissaire, justifieraient une hausse plus rapide des rémunérations en Allemagne. Certains économistes, des syndicats et des responsables politiques européens plaident eux aussi pour une hausse des salaires allemands, qui réduirait l'avantage compétitif dont bénéficie Berlin face aux autres pays de la zone euro et donc les déséquilibres au sein du bloc. Un tel mouvement pourrait aussi doper la demande intérieure de la première économie d'Europe et donc favoriser la reprise dans l'ensemble de la zone euro, plaident ses partisans.
Des salaires en hausse au premier trimestre. Les salaires en Allemagne ont diminué en données réelles en 2013, leur première baisse en quatre ans, en partie à cause d'une diminution des primes et autres rémunérations exceptionnelles. Mais ils ont augmenté de 1,3% sur le trimestre janvier-mars par rapport à la même période de l'an dernier, leur plus forte hausse depuis près de trois ans.
Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, habituellement favorable à la modération salariale, a salué récemment des hausses de salaires supérieures à l'inflation décidées dans plusieurs secteurs.
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