Un effort inédit. C'est un nouveau tour de vis financier qui se prépare pour 2014. Mardi, Jean-Marc Ayrault a envoyé à ses ministres les "lettres plafond", qui établissent la somme maximale dont chacun pourra bénéficier pour faire son budget. Au programme : un effort global de réduction des dépenses de 1,5 milliard d'euros par rapport à 2013. "Chaque année depuis 1958, depuis les débuts de la cinquième République, les dépenses de l'Etat augmentent. C'est la première fois qu'on va proposer au Parlement une telle diminution. C'est un effort structurel", s'est félicité mardi Jean-Marc Ayrault.
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Qui fera des économies ? Ce vaste programme de baisse se répartira entre les collectivités locales, les opérateurs publics et les ministères eux-mêmes. Les collectivités devront fournir le plus vaste effort : la dotation qui leur est versée par l'Etat diminuera ainsi de 750 millions d'euros. Les opérateurs publics, qui regroupent Météo France, la Réunion des musées nationaux ou encore le centre national des études spatiales, devront de leur côté couper dans leurs dépenses à hauteur de 500 millions d'euros. Enfin, les ministères eux-mêmes auront à trouver 250 millions d'euros d'économies.
Un budget "inflation comprise". La grande nouveauté, c'est que cette baisse devra se faire en prenant en compte l'inflation. D'habitude, quand un Premier ministre fixe les plafonds budgétaires de son gouvernement, les sommes s'entendent hors inflation : c'est-à-dire qu'on ajoute automatiquement à l'enveloppe un pourcentage qui correspond à la hausse des prix anticipée sur l'année à venir. Cette année, pourtant, les plafonds annoncés comprennent déjà l'inflation. L'effort à fournir sera donc encore plus important.
Ceux qui s'en tirent bien… Cinq ministères devraient échapper aux coupes budgétaires : ceux du Travail, de la Solidarité, de l'Education nationale, du Logement et de la Justice. Pour ces cinq-là, les enveloppes seront soit gelées, soit même, pour certains, augmentées. Le budget du ministère du Travail, notamment, augmentera d'un milliard d'euros.
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… Et les autres. Les autres ministères devront donc se partager entre eux les coupes demandées par Matignon, sans possibilité d'y échapper. Même le ministère de l'Intérieur, pourtant sanctuarisé cette année et dont les effectifs de policiers augmenteront, devra compenser en taillant dans ses dépenses ailleurs.