Le Budget 2015 de l'Etat français doit encore être révisé. Europe1 vous le révèle en effet mardi : l'Union européenne a décidé de donner un nouveau délai à l’État pour le finaliser. Elle doit l'officialiser vendredi : elle exige le détail de quatre milliards d'économies supplémentaires. Le gouvernement de Manuel Valls a jusqu'à mars pour les présenter. Et ce sera probablement sa dernière chance, car il est déjà passé tout près de la sanction.
Que prévoit ce budget déjà ? Résumons : le budget 2015 présenté initialement en octobre par le gouvernement français prévoit 21 milliards d'économies pour l'an prochain, et 50 milliards sur trois ans. Un tour de vis certes conséquent, mais qui pousse le gouvernement à repousser à 2017 l'objectif européen de réduire le déficit public à moins de 3% du PIB. Celui-ci aurait dû initialement être atteint en 2013, puis en 2015, après un premier délai accordé par Bruxelles. Or, il devrait grimper de 4,1 % à 4,4 % de PIB cette année, pour ne diminuer que très légèrement en 2015, à 4,3%. En clair, Paris demande un nouveau délai à 2017.
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Bruxelles demande plus, et encore plus. Mais selon l'Union européenne, même ce report de l'objectif à 2017 n'est pas tenable. Et si le gouvernement français veut se voir accorder ce délai, il doit faire encore plus d'efforts. C'est pourquoi le gouvernement a dû dévoiler fin octobre 3,5 milliards d'économies supplémentaires. Or, selon Bruxelles, cela ne suffit toujours pas. Si Paris veut tenir ses nouveaux objectifs de déficit à 3% en 2017, il doit encore trouver quatre milliards, assure la Commission européenne. Les experts de la commission européennes se sont mis d'accord sur ce chiffre récemment, selon les informations d'Europe1.
À deux doigts de la sanction. Le gouvernement de Manuel Valls a donc jusqu'au printemps pour les trouver. Un délai obtenu après d'intenses négociations entamées avec Bruxelles la semaine dernière. Car ça c'est joué à un cheveu que la France ne soit pas sanctionnée. Le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait même demandé la semaine dernière à ses services de rédiger un texte sur les sanctions. Le Premier ministre français a dû lui adresser une lettre confidentielle pour détailler par écrit le calendrier d'application des réformes. En mars, il n'aura pas le droit à l'erreur.