Sans surprise, c'est un "oui, mais" que Bruxelles a adressé à Paris. La Commission européenne a validé "partiellement" la stratégie budgétaire de la France, a-t-elle annoncé lundi. "De manière générale, la stratégie budgétaire présentée dans le programme n'est que partiellement conforme aux exigences du pacte de stabilité et de croissance", indique l'exécutif européen dans ses recommandations macroéconomiques.
Pour Bruxelles, ce sera 3,4%. Au mois d’avril, la France avait pourtant présenté une copie parfaite, assurant pouvoir réduire le déficit hexagonal pour qu’il passe sous la barre des 3% d’ici 2015. Le hic : si sur le papier, le gouvernement français promettait des économies, le détail est encore loin d'être précis. "Le niveau de détail des mesures d'assainissement budgétaire est insuffisant pour garantir de façon crédible la correction du déficit excessif pour 2015", estime la Commission dans son analyse, prévoyant un déficit à 3,4%.
"Des risques pèsent sur les objectifs. La France s'est engagée à ramener son déficit public dans les clous européens, soit en-deçà de 3% du PIB, en 2015 et a obtenu pour cela un délai de deux ans. Pour y parvenir, le gouvernement français a mis sur la table un vaste programme d'économies de 50 milliards d'euros, avec pour mesure-clé le pacte de responsabilité proposé aux entreprises pour stimuler l'emploi. Il a depuis annoncé de nouvelles mesures d'économies se traduisant par un effort supplémentaire de 4 milliards d'euros en 2014.
Mais "des risques pèsent sur les objectifs du gouvernement", souligne l'exécutif européen, pour qui "une partie des mesures supplémentaires pour 2014 annoncées dans le programme doit encore être adoptée et le montant des économies prévues pour 2015 est très ambitieux".
Sapin s'en satisfait. Pour sa part, le ministre des Finances français, Michel Sapin, "note avec satisfaction" que la Commission "valide les orientations économiques du gouvernement français", a-t-il fait savoir dans un communiqué.
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