Depuis la crise provoquée par les subprimes en 2008, le niveau de vie moyen des Français ne cesse de reculer. Une tendance qui s’est confirmée en 2012, selon la dernière étude Revenus et patrimoine des ménages réalisée chaque année par l’Insee. Une photographie statistique de la France qui permet de constater que le niveau de vie médian a baissé de 1% en euros constants, mais aussi que les inégalités se sont un peu tassées, que le nombre de pauvre a reculé mais que leur situation s’est détériorée, à l’inverse des retraités.
Les Français ont vu leur niveau de vie baisser. Comme en 2009, 2010 et 2011, le niveau de vie médian des ménages français s’est détérioré en 2012, en baisse de 1,0%. Cette année-là, la moitié de la population vivait avec plus de 1.645 euros par mois, l'autre moitié avec moins.
>> LIRE AUSSI - Un Français gagne en moyenne 2.128 euros par mois. Vraiment ?
Un peu moins de pauvres. Paradoxalement, si les Français ont vu leur niveau de vie baisser légèrement, le nombre de personnes en situation de pauvreté a reculé. Le taux de pauvreté s'élevait à 13,9% de la population en 2012 contre 14,3% un an plus tôt. Statistiquement, est considérée comme pauvre une personne vivant avec moins de 60% du niveau de vie médian de la population, soit 987 euros par mois. Elles étaient 8,7 millions sous ce seuil en 2011, un chiffre passé à 8,5 millions.
Mais en situation de plus en plus difficile. Il y a donc moins de personnes en situation de pauvreté, mais ces dernières connaissent davantage de difficultés financières qu’auparavant : la moitié des personnes vivant sous le seuil de pauvreté disposent de moins de 784 euros par mois. Un niveau qui n'a jamais été aussi bas depuis 2006.
L'intensité de la pauvreté "augmente donc nettement", souligne l'Insee : les personnes pauvres sont globalement plus éloignées du seuil de pauvreté. En cause : l’augmentation continue du chômage et le gel des prestations sociales.
Famille monoparentale rime avec pauvreté. Outre les chômeurs, dont la part augmente parmi les personnes en situation de pauvreté, les familles monoparentales continuent d’être particulièrement touchées. Leur part dans la population pauvre passe ainsi de 20,6% en 2011 à 22,3% en 2012. Leur niveau d'activité moyen diminue de 5,0%, si bien que "la pauvreté s'accroît fortement parmi les mères de familles monoparentales", relève l'Insee.
La situation des retraités s’améliore. A l'inverse, la part des retraités a diminué parmi les adultes pauvres. Leur niveau de vie médian a augmenté de 0,3%, en euros constants, en 2012, contre une baisse de 1,3% pour les actifs. Cette amélioration s'explique notamment, selon l'Insee, par la revalorisation des pensions intervenue en 2012 et par la hausse de l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), entamée à partir de 2007.
Une France (un peu) moins inégalitaire. Enfin, les inégalités, qui s'étaient creusées en 2011, se sont un peu réduites en 2012 pour revenir à leur niveau de 2010. Les 10% des ménages les plus riches disposent d'au moins 37.430 euros par an, soit 3,5 fois plus que les 10% des plus modestes. Ils gagnaient 3,6 fois plus que les plus pauvres en 2011.
>> En 2011, la France était de plus en plus inégalitaire
Voici en résumé l'évolution du niveau de vie mensuel médian par catégorie depuis 2008. Pour rappel, cela signifie que la moitié de la catégorie concernée gagne plus que cette somme et l'autre moitié gagne moins :