Ce n'est pas une démission mais ça y ressemble. Les membres du bureau confédéral (direction resserrée) de la CGT, incluant le numéro un Thierry Lepaon, ont décidé de remettre leur mandat à la disposition du Comité confédéral national (CCN, "parlement" de la centrale) le 13 janvier.
Lors de leur réunion mardi soir, les neuf membres du bureau - le dixième administrateur-trésorier, Eric Lafont ayant déjà démissionné- ont décidé de remettre leur mandat à la disposition du CCN. Celui-ci pourrait alors les rejeter ou les reconduire, a-t-on indiqué. Cela n'équivaut donc pas à une démission. Mais cela signifie tout de même que l'ex-numéro un de la CGT accepte, pour la première fois, de laisser son sort entre les mains des "élus" de la centrale, auprès de qui il n'a pas bonne presse depuis plusieurs mois.
Les polémiques ont précipité la chute. Déjà sur la sellette après des révélations du Canard enchaîné, en octobre et novembre dernier, sur les travaux onéreux réalisés dans son appartement de fonction et dans son bureau, de nouvelles révélations parues en fin d'année dernière dans L'Express ont, semble-t-il, posé la dernière touche du siège éjectable sur lequel Thierry Lepaon était assis quasiment depuis le début de son mandat. Selon le magazine, Thierry Lepaon a perçu des indemnités de départ de la part de la région CGT Basse-Normandie, qu'il dirigeait avant de prendre la tête de la centrale.
Ces indemnités qu'aurait reçues Thierry Lepaon, et que certains articles de presse chiffrent à 100.000 euros, ont suscité une indignation à tous les étages de la CGT, de la direction aux militants. Lundi, une autorité morale, l'ex-numéro un Louis Viannet, avait déjà appelé le secrétaire général à démissionner au plus vite.
"On peut considérer que Thierry Lepaon prend le soin d'emmener avec lui un certain nombre de membres du bureau confédéral de façon à ce que lui apparaisse moins", a réagi le même Louis Viannet sur Europe 1, après l'annonce des membres de la direction de la CGT, mardi. "Je trouve que c'est un feuilleton qui a bien trop duré et qui a fait beaucoup de mal".
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