La distribution des aides de la politique agricole commune influe directement sur les revenus et la survie d’une partie des agriculteurs. Au-delà des bénéficiaires directs de ces aides, c’est l’ensemble du tissu social et économique des régions qui est soutenu. Ainsi, en Camargue, la fin des aides aux riziculteurs menace l’ensemble du territoire. Riziculteurs, manadier, éleveurs, agriculteurs s’étaient réunis à Arles pour manifester contre cette décision du ministre de l’Agriculture.
Sans aide, plus de riz. L’Etat distribue à discrétion les aides fournies par Bruxelles à l’agriculture. Cette année, les riziculteurs de Camargue pourraient voir leurs revenus baisser, faute de subvention, au point de devoir cesser leur activité. Or, la région produit 90% du riz français. Outre les 230 professionnels directement menacés, ce sont 2.000 personnes rien que sur le pays d’Arles qui risquent de se retrouver sur la paille. Le doyen des riziculteurs a interpelé Stéphane Le Foll au micro d’Europe 1 : "Le ministre de l’agriculture nous casse les pieds pour cinq millions d’euros. Nous réclamons 300 euros par hectares. Il faut laisser produire les gens".
Des conséquences en cascade. Afin de produire du riz, les producteurs irriguent la région en détournant l’eau du Rhône. Une opération coûteuse qui bénéficie également aux agriculteurs et aux éleveurs en inondant une terre salée, où rien ne pousserait sans cette eau. Elodie, une éleveuse de moutons, s’inquiète au micro d’Europe 1 : "Le ministre va nous tuer car il ne prend pas en compte les nouvelles spécificités régionales". Elle explique comment chaque professionnel permet de maintenir l’équilibre dans cette région. "C’est une gestion écologique de notre territoire. SI un de nous disparaît, c’est la gestion du territoire qui est en péril", assure Elodie. Et l’identité de la Camargue, avec son riz, ses chevaux et ses taureaux