"La majorité est atteinte d'une frénésie taxatrice." Gilles Carrez, président UMP de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, a vivement critiqué la politique économique de la gauche au pouvoir, dimanche, lors du Grand Rendez-vous Europe1 - i>TELE - Le Parisien - Aujourd’hui en France. Selon l'élu, le budget 2013 "ne va pas dans la direction pour réduire le déficit public", misant trop sur les impôts.
"Contrairement à ce que prétend l'exécutif, cinq à six Français sur dix seront concernés par les hausses d'impôts", a-t-il avancé. "C'est une contre-vérité au plus haut niveau de l’État que d'affirmer qu'un Français sur dix seulement sera concerné par ces hausses", a-t-il même insisté, faisant référence à des propos tenu notamment par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
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"Le PS veut taxer tout ce qui peut être taxé"
Redevance TV élargie, fin des heures sup' défiscalisées, taxe sur les plus-values, taxation à 75% des hauts revenus… L'ancien rapporteur du Budget à l'Assemblée regrette que "la majorité envisage de taxer tout ce qui peut être taxé." "J'aimerai que l'idéologie soit un peu moins présente dans notre fiscalité", avance-t-il. Et Gilles Carrez de se montrer particulièrement sévère avec l'alourdissement prévu de l'Impôt sur la Fortune (ISF). Selon le député, cet impôt est injuste, car il peut s'adresser à des revenus modestes ayant hérité de biens. Cumulé avec les autres hausses de taxes, l'élu juge la charge trop lourde.
"D'ailleurs, le gouvernement a instauré un plafonnement pour l'ISF. C'est la preuve que cet impôt n'était pas bien ficelé à la base. L'ironie, c'est que ce plafonnement va coûter 600 millions d'euros à l’État, soit le prix du bouclier fiscal! Le gouvernement cède d'abord à la pression idéologique des socialistes. Et après, se rendant compte que ça ne marche pas, il instaure des plafonnements", a raillé Gilles Carrez.
"Bouclier fiscal honteux"
Nettement abaissé en 2011, l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) a en effet d'abord été relevé par le budget du nouveau gouvernement. Le seuil d'entrée reste à 1,3 million d'euros pour la valeur du bien, mais avec une taxation plus élevée qu'avant. Or, craignant que certains contribuables ne se voient trop taxés, le gouvernement a ensuite introduit un plafonnement : aucun Français ne pourra être imposé – si on cumule tout les impôts – à plus de 75% de ce qu'il gagne.
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Le coût de ce plafonnement est estimé à plus de 660 millions d'euros pour l’État. Or, c'est à peu près ce que coûtait le bouclier fiscal instauré par Nicolas Sarkozy, empêchant un contribuable de payer plus de 50% d'impôts sur le revenu. Considéré comme un cadeau fait aux riches, il a été supprimé par la majorité socialiste. "Avec la réforme de l'ISF des socialistes, c'est le retour du bouclier fiscal honteux", ironise ainsi Gilles Carrez.
À la place des hausses d'impôts, le président de la commission des Finances est l'un des plus fervents partisans des réductions des dépenses de l’État. "Il faut fusionner Départements et Régions", propose-t-il par exemple. Et d'avancer : "on peut réduire les dépenses de 2 ou 3 milliards d'euros en simplifiant le mille-feuilles des collectivités locales".