A la veille du Salon de l’agriculture, Europe1.fr a interrogé des représentants du monde agricole.
Le cinquantième Salon de l’agriculture ouvre ses portes samedi à Paris. Plus d'un millier de participants venus de toutes les régions françaises y exposeront leur savoir-faire et, comme chaque année, les politiques seront du rendez-vous. François Hollande sera évidemment de la partie, pour la première fois en tant que président. Il doit y passer une dizaine d’heures, l’occasion pour les agriculteurs de lui adresser leurs doléances. Mais qu’ont-ils à lui dire ? Europe1.fr a fait le tour de leurs syndicats.
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• Donner un coup de pouce aux jeunes. "François Hollande a érigé la jeunesse comme l’une des priorités de son mandat. Nous lui demanderons donc si les contrats de générations seront élargis à l’agriculture", explique le président des Jeunes Agriculteurs, François Thabuis, par ailleurs producteur de reblochon en Haute-Savoie. "L’enjeu essentiel est de renouveler les générations, surtout dans un secteur créateur de richesses, générateur d’emplois et qui structure l’aménagement du territoire. Le tiers des agriculteurs de ce pays ont plus de 55 ans, l’enjeu est donc de transmettre ces exploitations", souligne-t-il.
• Tout faire pour doper la compétitivité. "Comme d’autres secteurs, l’agriculture souffre d’un manque de compétitivité qui conduit à des délocalisations. Nous sommes victimes du diktat des prix bas imposés par les distributeurs", souligne Christiane Lambert. La vice-présidente de la FNSEA demande donc "un allègement des coûts du travail mais aussi des délais et des contraintes administratives", sans oublier "de ne pas faire de zèle sur les normes environnementales alors que le reste de l’Europe applique des normes moins restrictives".
• Proposer des paroles et surtout des actes. "J’aurais une seule question : ‘c’est quand le changement ?’", résume d'emblée Philippe Colin, porte-parole de la Confédération paysanne. "Le président nous avait dit que c’était maintenant, on attend toujours. Nous espérions quelques mesures économiques et sociales pour le monde agricole et rien n’a été fait. Cela relève plus d’un manque de volonté politique que de questions budgétaires", poursuit-il, avant de rappeler que François Hollande avait posé un lapin à la Confédération paysanne lors du précédent salon de l’Agriculture. Établir le dialogue serait donc un bon début.
• Mieux représenter la profession. "Le chantier prioritaire pour nous, et qui n’est toujours pas lancé, c’est le dossier de l’interprofession", estime Bernard Lannes, président de la Coordination rurale. "L’interprofession, c’est l’instance où, nous les agriculteurs, on va négocier les prix avec l’industrie. Or, aujourd’hui, l’interprofession est aux mains d’un seul syndicat, la FNSEA, alors qu’il faut l’ouvrir à tous les syndicats. D’autant que les agriculteurs cotisent pour être représentés par cette dernière", poursuit-il. Et la Coordination rurale d’ajouter : "la belle vitrine du Salon de l’agriculture cache beaucoup de choses et notamment l’industrie agroalimentaire".