A peine installé au poste de ministère de l’Economie, Emmanuel Macron a vécu sa toute première polémique après ses propos sur les 35 heures. Mais la durée légale du temps de travail n'est pas sa priorité numéro un, et pour cause : de nombreux autres dossiers l’attendent déjà sur son bureau à Bercy. Tour d’horizon de ces problématiques qui vont occuper sa rentrée.
Finaliser la loi sur la croissance et le pouvoir d’achat. Son prédécesseur Arnaud Montebourg devait dévoiler ce projet de loi en septembre, ce sera finalement à Emmanuel Macron de le faire. Objectif affiché de la loi : restituer 6 milliards d’euros de pouvoir d’achat aux Français en mettant fin à certaines situations de rente économique.
Pour y arriver, le gouvernement veut réformer plusieurs professions réglementées (notaire, greffier de tribunal, auto-école, pharmacies) afin de faire baisser leurs tarifs. Cette loi devrait aussi s’attaquer à l’épineux dossier du travail dominical.
Accompagner le Pacte de responsabilité. Il en était l’architecte lorsqu’il conseillait François Hollande, il en est désormais le chef de chantier. Le ministre devra d’abord revoir sa copie pour éviter une censure du Conseil constitutionnel : début août, ce dernier a validé l’allègement des cotisations patronales, mais pas des cotisations salariales. Puis Emmanuel Macron devra défendre devant les parlementaires ce projet de loi, contesté par une partie de l’aile gauche de la majorité.
Convaincre (encore) Bruxelles d’être clément. Ancien sherpa de François Hollande, Emmanuel Macron maîtrise les us et coutumes de Bruxelles. Une connaissance qui sera plus que nécessaire pour convaincre la Commission européenne de ne pas sanctionner la France : malgré un nouveau délai de deux ans, l’Hexagone ne va pas respecter ses engagements de réduction des déficits (3% du PIB en 2015). Le ministre de l’Economie aura donc la lourde tâche de négocier un nouveau délai. Et, si possible, convaincre l’Europe - et surtout l’Allemagne - de mettre entre parenthèse les politiques de rigueur pour faire un peu de relance. Alors même que la France n’est pas vraiment passée par la case austérité.
Et venir au chevet des entreprises en difficulté. Dernière mission, et pas des moindres : s’activer pour empêcher les fermetures d’usines, trouver des repreneur et limiter la casse sociale dans toutes les entreprises qui vont mal. L’abattoir Gad de Josselin, avec presque 1.000 emplois en danger, sera l’une de ses priorités. Tout comme le transporteur Mory-Ducros, dont le plan social a été retoqué par la justice en juillet.